mercredi 29 avril 2020

28 avril 2020 - Covid 19 - Allez les vers!

28 avril 2020.

Désolé. Une journée de retard. Il y aura un trou dans la chronologie. Mais rassurez-vous, je ne suis pas sous aspirateur au CHU de Mulhouse.

Tout le monde vont bien, mais aujourd'hui, on s'en fout. Ce qui compte tout de suite maintenant immédiatement c'est ce que nous a dit Edouard Philippe. Je crois que je l'aime. Et pas seulement parce que dans Edouard Philippe, il y a Edouard, c'était mon grand-père ET Philippe, c'était mon père.

La date du 11 mai est confirmée: on déconfine. Plus que 12 jours. Moins de deux semaines. C'est Pâques après Pâques: une vraie résurrection.

Les principales mesures évoquées sont donc les suivantes:
  • Impossible de faire plus de 100 km pour se déplacer: Un vrai bonheur! Je contemple ému aux larmes la carte de France. Quimper-Breuschwikersheim, c'est 1000 km au bas mot. Sans les virages. Passeport ou pas, belle-maman reste à distance raisonnable, mais conserve l'application Whatsapp. J'essaie de ne pas trop montrer ma joie. Et comme la distance Breuschwickersheim-Quimper est la même, je ne peux pas aller en Bretagnerie. 
  • Plus besoin de passeport pour aller compter fleuriane à la boulangère Fleurette. Zut, c'est l'inverse.
  • Promenades libres, vélo possible. Electrique pour commencer, il faut se remettre en jambes. 
  • 700 000 tests de grossesse par semaine: le confinement a semble t'il des effets bénéfiques pour la natalité du pays. Et au moins des tests de grossesse nous en avons en stock. 
  • Ecoles ré-ouvertes: les jeunes out! La Villa Médicis fermée. On va pouvoir revivre comme des vieux et normalement. Dîner à 18 heures... Je crois qu'on va s'emmerder du coup. Il faut que je rappelle Edouard pour qu'il revienne sur cette décision.
  • Saison sportive arrêtée. Plus de foot. Plus de rugby. Plus de bridge.  Plus de curling. Tu parles Charles, la mienne de saison sportive ne fait que commencer. Hop hop hop! Il est rangé où déjà le jeu de cartes?
  • Les lieux culturels restent fermés jusqu'à nouvel ordre. C'est frustrant. Mais la Villa Médicis de Breusch' reste ouverte elle.
  • Pareil pour le lieux cultuels. Je précise que "cultuel" ce n'est pas "culturel" en créole langue qui fait disparaître les "r". Plus de messes. Plus de cultes. Plus de prières le vendredi.
  • Evidemment, les bars et restaurants restent fermés. Ce sont aussi des lieux culturels. Normal donc. Mon humble cave continuera donc de souffrir. 
  • Pas de mariages avant juin. Mais les enterrement restent possibles. Nécessaires plutôt compte-tenu du nombre de décès quotidiens. Quand aux divorces, et  après 8 semaines de confinement, ils restent possibles, voire recommandés.
C'est une très belle journée. Tout excité à l'idée de revivre enfin et de fêter Pâques à nouveau, je pose une semaine de vacances du 11 au 15 mai. Avec un programme de derrière les fagots. Lisez plutôt:
  • Lundi: coiffeur le matin pour la coupe et merlan l'après-midi pour la couleur. Je ressemble à Robert Herbin. Il est temps que cela cesse. Le ridicule ne tue pas. Heureusement.
  • Mardi: esthéticienne la matin. Manucurienne l'après-midi. Ravalement de façade intégral pour n'avoir plus peur lorsque je me regarde dans la glace le matin. J'ai les sourcils de Bernard Pivot ou de Henri Emmanuelli alors que que je ne suis ni cultivé ni socialiste.
  • Mercredi: diététicienne le matin. Et l'après-midi aussi. Y'a du boulot. Déchetterie aussi pour y déposer la balance qui a rendu l'âme. A cause d'Isa, je tiens à le préciser.
  • Jeudi; podologue. On a tellement peu bougé que je ne sais même plus à quoi cela sert un pied. Mis à part celui du verre à vin qui permet de faire travailler l'articulation du coude. J'ai je crois attrapé une tendinite. Je décide donc d'aller voir aussi le coudologue.
  • Vendredi: diététicienne encore. Il y avait besoin de trois rendez-vous. Je ne vois vraiment pas pourquoi. 
Tous ces déplacements à venir... Le tout en bagnole qui pue et fume, avec si possible un bon embouteillage aux feux rouges entre ici et Achenheim. Fini le bruit infernal des oiseaux. Fini cette invasion d'insectes en tous genres dans le jardin. Les hérissons qui se prélassent encore sur le macadam vont finir aplatis façon crêpes sur la route comme dans le bon vieux temps. Vroum vroum la faune sauvage. Il était temps.

Bon, je vous laisse. Pierre est aux fourneaux. Il est doué aussi pour la cuisine. J'espère juste que sa quiche revisitée ne ressemblera pas à un tableau de Soulages façon outrenoir. Il lui arrive en effet de cuisiner en dessinant. Et parfois même de dessiner en cuisinant. 

Les contaminés du jour:

La concorde nationale, tuée dans l'oeuf par l'ensemble des partis d'opposition au gouvernement dont le sens de l'intérêt général m'échappe encore au moment où j'écris ces lignes. Il est une époque durant laquelle général s'écrivait avec un G majuscule. Comme Gaule. Mais avec deux "l"

Les morts du jour:

Effet du confinement sur la coiffure.
Les têtes sont moins précises face aux buts
Robert Herbin, célèbre entraîneur de foot de Saint-Etienne dans mes années d'adolescence. Une époque où j'écoutais la retransmission des matchs à la radio en criant "Allez les Verts". Sans image donc. Et sans pub. La radio, c'était France Inter pour ce qui me concerne, en grandes ondes et avec une antenne de plus d'1 mètre. France Inter n'était pas encore une radio bien-pensante en grève 2 mois sur douze. Elle accueillait  Pierre Desproges en direct. C'est dire que les temps ont changé. Robert n'a pas supporté l'arrêt du championnat de France de football décidé par Edouard ni l'impossibilité d'aller chez le coiffeur avant le 11 mai prochain. Il s'est dit-on suicidé à la chloroquine, gracieusement fournie par le bon docteur Raoult pour démontrer l'efficacité du médicament, mais en triplant la dose prescrite. A l'annonce de ce décès, je n'ai pas pu m'empêcher de crier: "Allez les vers!" pour encourager les asticots déjà à l'oeuvre sur son cadavre.

La citation du jour:

"Allez les verres!". Expression stéphanoise qui signifie "tchin" et très répandue chez les supporteurs de l'équipe de Saint-Etienne. Après les matches. Et avant aussi. Et pendant, n'en parlons même pas. 

Bon je vous laisse. Il faut que je vérifie si l'alsacerie est en zone rouge ou verte. On ne sait jamais.

lundi 27 avril 2020

27 avril 2019 - Covid-19 - Cachez ce volcan que je ne saurais voir

27 avril 2019

Alors bon. On va faire vite, je suis de cuisine ce soir. Comme hier: il me semble que le planning des menus de la semaine a été conçu d'une façon partiale. Quelqu'une à sans doute triché. Barbecue, on va profiter des derniers rayons de soleil. On annonce l'expédition par la Bretagnerie d'une dépression. Cela tombe bien, moi aussi je suis en dépression. J'ai le bourdon. Mais sans la glycine.

Hier, j'ai parlé Arts, avec un grand "A" avec ce vernissage virtuel au succès fou. 5 visiteurs au bas mot dont ma vieille mère, ma jeune belle-mère (j'ai bon là?), moi-même - mais trois fois - ce qui nous fait 5. Aujourd'hui, nous allons parler arts aussi, mais culinaires. J'ai prévu saucisses-merguez-purée. Nous allons vivre un grand moment.

Tout le monde vont bien. Je me tape Fleuriane comme tous les matins.
- Aïe! Mais qu'est ce que tu fous Isa? Je viens de me prendre à nouveau un rouleau à pâtisserie en pleine poire. 
... Et Marinette, pour sa baguette
- Re-aïe!
... Et le médecin pour prendre des nouvelles.
- Pas aïe, là?
Précisons donc que j'écris au sens figuré.
Le village semble revivre peu à peu. Les espaces verts sont à l'abandon et des pissenlits poussent partout dans les massifs habituellement tirés au cordeau. On n'a plus de maire: ce doit être l'origine de ces friches. Alors que dans mon golf privé, pardon, les pissenlits ont disparu. A la pince à épiler que je les éradique. 1 heure de boulot par jour, entre la poire et le fromage. Quand au trèfle, n'en parlons pas. Les seuls qui restent sont dans le jeu de carte qui permet de jouer au "Trouduc", célèbre jeu d'adolescents très pratiqué en été du côté de Pillac et qui permet de perdre tout en trichant, c'est étonnant.

Samedi, j'ai fait les courses. Budget doublé. Normal, il faut prévoir matin, matin des jeunes, déjeuner, goûter, apéro, dîner et after. En ces temps de confinement, il faut aussi savoir se faire plaisir. J'ai fait quelques trouvailles. En France, on n'a pas de masques, mais on a des produits alimentaires d'exception. Qu'ils soient liquides ou solides.

Inventaire à la Prévert, espèce de poète accessible à tous. Ce n'est pas si fréquent.

Arnaude. Côté féminin de
moi-même
Entre la poire et le fromage, Château Arnaude. Pour flatter mon côté féminin. Il paraît qu'on en a tous un. Plus ou moins marqué il est vrai. Ce n'est pas Michou ou Conchita Wurtz qui me démentiront.  Cuvée nuit blanche qui plus est. Ce vin est parfait. Cela me rappelle des souvenirs. C'était il y a longtemps, bien avant les temps du confinement. Les bikinis de l'époque ressemblaient déjà un peu à des burkinis, mais c'était une autre époque. Les voiles étaient  cependant réservés aux nonnes et laissaient entrevoir certaines parties du corps que la morale réprouve comme les chevilles, les coudes et les genoux.  Une lampée donc de ce breuvage pour tenter d'entrevoir le 11 mai prochain. Ah merde, cela ne marche pas. Deuxième lampée donc. Mais pas plus. Nous sommes entrés en ramadan depuis vendredi, ne l'oublions pas. Mais trinquons tout de même au bon vivre. En loucedé toutefois dès fois que l'Imam de Breusch' rôderait dans les parages.

Volcan sur l'île de Sein, vu d'avion
Après le breuvage, le fromage donc. Que l'on consommait après la poire dans les anciens temps. Et que l'on consomme avant  dans les temps modernes. Je ne crois pas que le château Arnaude, ce rosé de soif soit un choix judicieux, mais c'est juste pour la cohérence du texte. Je déambule dans les rayons de la fromagerie d'un des supermarchés que ma femme fréquente assidûment une fois par semaine pendant que je golfe. Masqué et hydrogelalcoolisé: on ne sait jamais. Je recherche un fromage qui sort de l'ordinaire, autre nom de la cantine chez les militaires. Et voilà-t-il pas que je tombe sur un Ovni. Un fromage inconnu au bataillon. Toujours chez les militaires donc. Oubliés les claquos, Pont-Lévêque, Ossau-Iraty, Saint-Maure de Touraine, Maroilles, Munster et autres splendeurs de notre si beau pays. Un fromage clin-d'oeil en ces temps liberticides où tu prends un rouleau à pâtisserie sur l'arcade sourcilière au retour de la boulangerie. Gaffe toutefois à ne pas le servir dans les lieux confinés tels que des prisons, monastères ou vestiaires de footballeurs sous peine de provoquer une émeute. "Le sein de nounou". C'est un fromage. On dirait une estampe érotique japonaise. Vu du dessus, on c'est un volcan. Vu de profil, pareillement. Bon ça, c'est dans le cerveau d'un femme. Sauf si elle est lesbienne bien entendu. Parce que dans le cerveau des hommes, je ne vous fait pas un dessin: Solenn me lit peut-être. C'est un fromage de chèvre, avec un peu de cendre au dessus. On dirait un volcan, je crois que je radote.  Sauf pour des esprits mal tournés qui pourraient y voir autre chose, mais je ne vois vraiment pas quoi. C'est sans doute mon côté féminin. La preuve: ces dernières semaines, j'ai fait les vitres, passé l'aspirateur deux fois, fait les courses trois fois. Encore quatre semaines de confinement, et je deviens féministe.
Volcan de Sein,
mais vu depuis la plage
- Aïe! Mais qu'est ce que tu fous Isa? Je viens de me prendre à nouveau un rouleau à pâtisserie en pleine poire. C'est juste après le fromage.

Les contaminés du jour:

Ils sont de moins en moins nombreux. Et c'est une bonne nouvelle. Allez, je reprends une gorgée de château Arnaude pour fêter cela. En loucedé. J'espère que l'imam est bien confiné.

Les morts du jour:

Henri Weber. Ancien révolutionnaire marxiste-moïste-léniniste-trotkyste-kimjonguiste devenu sénateur à force de renoncements frénétiques et de reniements assumés. A moins qu'il ne s'agisse de lucidité. Il est mort: on ne pourra donc pas le torturer comme au bon vieux temps de la Stasi ou du NKVD pour le lui faire avouer.

La citation du jour:

"Merkel parle à des adultes. Macron à des enfants". Johann Chapoutot, historien, à propos des comparaisons incessantes entre la France (nulle) et l'Allemagne (über alles)  sur la gestion de la pandémie actuelle. Je suis d'accord. A condition toutefois de remplacer "enfants" par "enfants trop gâtés". Il faut être précis.




dimanche 26 avril 2020

25 avril 2020 - Covid 19 - Les poules de Pierre et les coqs de Camille

25 et 26 avril 2020

Samedi et dimanche. Nouveau week-end de confinement. Le baromètre indique 1025 hPa: soleil. Mon baromètre à moi indique 975 hPa: c'est la dépression. Si cela continue, je vais battre le record du monde de 870 hPa mesuré au centre d'un typhon il y a quelques années.

Tout le monde vont bien. Ou presque. Nous sommes confrontés à un problème de constipation dans la Villa Médicis. Ajouté à notre état dépressionnaire absolu, nous avons une expression très confinée sur le visage. Ce sont  sans doute les effets secondaires du riz gluant avalé vendredi qui superglue nos intestins. Heureusement, nous avons des stocks de pruneaux d'Agen. Ce qui permet de poursuivre nos voyages imaginaires. Après le Vietnam et le Japon, le Lot-et-Garonne. 

Boulangerie. Gauloises, Journal du Dimanche. Le tout en vélo. 30 minutes de passées. Dont 15 à faire la queue avec cette manie qu'ont les gens de rester à deux mètres les uns des autres. On se croirait en URSS dans les années 70. Il reste 23h30 pour s'emmerder.

Douche, c'est passionnant. 10 minutes au compteur. Balance: oups! Visiblement, la glue des makizushis retient les calories. J'avale immédiatement le reste du paquet de pruneaux du Lot-et-Garonne. 

Hier soir, c'est Solenn qui a été missionnée pour avitailler la table. Apéro dînatoire sous la glycine qui commence à perdre ses fleurs. Les bourdons vont bientôt vivre ce que je vis.
- Aïe! Mais qu'est ce qui te prend Isa??? (Je viens de me prendre un nouveau coup de rouleau à pâtisserie sur la tête).
Du coup, cela bourdonne sous mon crâne. Ah tiens, je vais essayer la chloroquine de Raoul. On va tester et si je meurs d'une crise cardiaque, je lui ferais un procès. 

Nos deux artistes des Arts Déco de Strasbourg sont allés aux champs. Non pas pour ramasser des asperges - ça fait mal au dos -  mais pour dessiner. Le thème: les poules de Pierre et les coqs de Camille. Notez que c'est au pluriel. Car au singulier, on aurait pu interpréter les choses bizarrement, façon réseaux sociaux:

Pierre Issen aperçu avec SA poule Camille dans les champs autour de la Villa Médicis! (Gala)

Il faut vraiment penser à tout dans ce monde de l'immédiateté. C'est très fatigant. En plus, je ne suis pas habitué à penser à tout. En temps normal, c'est le job d'Isa.
- Aïe! Mais qu'est ce qui te prend Isa??? (Je viens de me prendre un nouveau coup de rouleau à pâtisserie sur la tête).

En exclusivité pour mes fidèles lecteurs, le vernissage de cette exposition magnifique consacrée à cette sortie dans les herbes folles. Enfin celles qui restent quand nos gentils agriculteurs ont pulvérisé leurs champs avec du napalmphosate. Evidemment, les ateliers d'encadrement étant fermés, les oeuvres sont présentées à l'état brut. Présentons tout d'abord les artistes:

  • Pierre Issen (Tardif est son véritable patronyme; c'est mon fils, je tiens à le rappeler), dessinateur et illustrateur célèbre à Breuschwickesheim et bien au delà. Admirateur frénétique de Tomi Hungerer et de l'Outrenoir de Pierre Soulages, il poursuit actuellement ses études aux Arts Décoratifs de Strasbourg (Putain, encore 3 ans! S'cuse, cela ma échappé...). Confiné avec ses vieux dans la Villa Médicis depuis quelques semaines, il poursuit ses nombreux projets secrets. Nom de code du plus secret d'entre-eux: Lady Olgaga, mais chut, c'est un secret. Un livre pour enfants de plus de 30 ans si j'ai bien pas tout compris. Pierre est un artiste, un vrai. Sa chambre  ressemble à un véritable atelier d'artiste, mais sans la surface adéquate. 
  • Camille Meyer (Meyer de son vrai patronyme. Ce n'est pas ma fille: ouf!). Recueillie à la Villa Médicis au début du confinement, elle vit avec nous depuis plusieurs semaines et ne s'est pas encore enfuie. Nous non plus d'ailleurs et ce n'est pas l'envie qui nous manque. Pouf pouf.  Etudiante brillante elle aussi aux Arts Décoratifs, elle réalise de très jolis monotypes. Elle dessine en chantant, en dansant et en parlant le tout simultanément. Pareil quand elle fait la cuisine. Ou quand elle fait n'importe quoi.  Elle adore la musique des années 80, les 4 Saisons de Vivaldi et abhore le rap et la K-Pop, ce qui nous a rendu complices immédiatement. Si Pierre adore le noir, Camille travaille beaucoup la couleur. Depuis le début de son confinement à la Villa Médicis, elle a fait exploser l'antenne 4G du village et vient d'être récompensée par Orange pour sa contribution au maintien de l'activité de l'opérateur téléphonique en France. Contrairement à Pierre, c'est sa dernière année aux Arts Décoratifs. Elle sera donc diplômée en ce mois de juin. Avec une certaine amertume puisque ces pleutres de professeurs refusent d'organiser l'exposition de fin d'année, ouverte au public et qui permet d'évaluer le travail de 5 années. Ils ont peur, ces profs, ce qui arrive. Mais pas pour leurs élèves. Pour eux-mêmes. Et ça, c'est d'une nullité absolue.

N'oublions pas notre troisième artiste confinée elle aussi, mais dans le confinement. Même les astronautes de l'ISS le sont moins, confinés. Mais juste avant, et pour faire le lien avec avec l'ISS, notons que nous avons observé le ciel dégagé hier soir (nous n'étions pas en Bretagnerie, nous) pour voir passer le train de 60 satellites d'Eon Musk. Etonnant et poétique d'une certaine façon. J'ai aussitôt appelé Camille pour lui annoncer qu'elle avait 60 satellites de communication à sa disposition pour passer ses appels. Je ne l'ai pas revue depuis: elle téléphone en continu depuis 24 heures. A suivre. Mais revenons plutôt à ma fille favorite et faisons les présentations.

  • Solenn Tardif, artiste autodidacte capable de pianoter sur un piano, de peindre avec un pinceau, de filmer avec un filmateur et de crayonner avec un crayon. Elève de Novagora, Ecole Démocratique achevée elle aussi par le coronavirus et par une histoire de dénonciation anonyme créée de toute pièce par des gens bien-pensants et tordus et très jaloux, elle se fout totalement du diplôme de fin d'année: il n'y en a de toutes les façons pas dans ces écoles. La rentrée, elle s'en fout aussi. A 16 ans, plus d'obligation d'enseignement.  C'est une première étape de liberté. Elle dessine des personnages de mangaga, ces bédés du pays des makizuchis, ainsi que des choses plus personnelles dont vous avez ici aussi l'exclusivité. 



Poules et coqs  breuschois selon deux visions.
Je vous laisse deviner qui a commis quoi.
 
Poule vue par Camille, mais après avoir fumé un makizuchi roulé par Pierre.
Si Camille est très douée pour la peinture, elle est nulle en découpage de papier.


Mangaga raté. Mais c'est très réussi. Aquarelle sur papier Clairefontaine made in France.
Tiré des carnets secrets de Solenn, avec son aimable autorisation. J'espère que vous appréciez.

Nous avions prévu poulet rôti ce midi, inspiré par les poules de Pierre et les coqs de Camille. Solenn menaçant de devenir vegan ET communisse, nous battons en retraite, tel nos gouvernants dès qu'il s'agit de prendre des décisions courageuses. Nous aurons donc asperges d'Alsacerie et plat de charcuterie. Reblochon pour la partie fromagère du déjeuner puis fondue de fruits au chocolat. Je suis aux fourneaux. je vous laisse quelques heures. 

Voilà. Repas terminé. Nous allons vaquer à de saines occupations. Art pour les artistes et fabrication de masques pour les autres. Cours de plantation pour Pierre qui rêve de mettre ses mains dans la terre. Je n'ai que persil et basilic à lui proposer. Je le sens déçu. Je ne sais pas pourquoi. Reportage Maori pour Solenn qui pense encore chaque jour qui passe au pays du nuage blanc.

Les contaminés du jour:

Gerard Larcher, président de droite du Sénat. Il déclare ce matin que le gouvernement n'a pas su gérer le manque de masques et de tests. C'est un fait. Ne rien dire ou ça, c'est pareil. Mais pour un Président de Sénat, c'est un peut court. Quant à lui, il a bien entendu superbement géré cette pandémie en exigeant à cors et à cris de maintenir les élections municipales sous peine hurler avec les loups au coup d'état. A l'instar de son parti, Gérard Larcher est confit en réanimation depuis plusieurs années. Peut-être devrait-il tester la chloroquine.

Les morts du jour:

Moi, keuf keuf. La course à pied est incompatible avec le bien-manger, le bien-boire et les 5 paquets de Gauloises Brunes. Je crois que je vais me mettre à la couture.

La citation du jour:

"Un des éléments qui ressort de cette crise, c'est notre dépendance à l'égard des puissances étrangères sur la santé - face à la Chine - ou l'alimentaire», estime le Président. Mais attention. Pas le Président de tous les français. Un autre dont je préfère taire le nom. Et qui préside un parti pour lequel j'ai voté plusieurs fois. C'est vraiment la honte. Après 30 ans de vie publique au plus haut niveau il vient d'avoir une révélation. 

samedi 25 avril 2020

24 avril 2019 - Covid 19 - Des soucis dans le maquis des makizushis

24 avril 2019.

Temps pareil qu'hier. La routine. Comme tout le reste. Le matin, on s'emmerde. Le midi, on s'emmerde. Le soir on s'emmerde. Mais tout va bien pour nous: on s'emmerde dans un jardin. C'est un vrai luxe il ne faut surtout pas l'oublier. Solenn et Isa fument leurs Gauloises comme les autres: elles sont désormais protégées.

Aujourd'hui, c'est la saint Fidèle. Tu parles Charles, c'est normal. En période de confinement, aucun moyen de t'échapper pour aller butiner des fleurs ailleurs, tels ces bourdons qui butinent ma glycine de fleur en fleur sans crainte de se prendre un coup de rouleau à pâtisserie en rentrant dans leur ruche à des heures indues. J'ai cherché longtemps le motif "butiner" sur le formulaire de déplacement de Castaner. Rien. Encore un coup de ces technocrates perchés à 12 000 pieds. De quoi avoir un coup de bourdon aussi, mais sans le pistil.

Ah non finalement. Pas de routine aujourd'hui. Je vais au boulot. A Weyersheim. C'est à 40 km de la Villa Médicis. Un expédition par les temps qui marchent lentement. Oui, je sais. Je devrais écrire par les temps qui courent, mais en ce moment, le temps fait du surplace tellement on s'emmerde. Quant à Camille elle passe des nems aux sushis. On quitte le Vietnam pour le Japon. C'est ainsi que l'on voyage: par la bouffe. C'est tout ce que l'on a trouvé.

Fleuriane va bien. Mais elle n'a plus de clients. Elle les a tous contaminés. Je crois que c'est un peu de ma faute. 5 baguettes, 5 paquets de Gauloises, mais brunes. Retour at home pour les conférences téléphoniques du matin. J'observe tous ces bourdons dans la glycine avec envie.
- Aïe! T'es malade ou quoi Isa ??? (je viens de me prendre un rouleau à pâtisserie dans la figure)

Après-midi, boulot encore mais à Weyersheim. Plus de télétravail et sans télé, les journées sont longues. Rien sinon l'après-midi ne se passe. 

Camille et Isa en kimono
19h00. Retour at home. De la musique K-Pop (de la pop asiatique pour les vieux de plus de 15 ans)  filtre des murs de la Villa Médicis. C'est avec un peu d'anxiété que j'entrouvre la porte de la maisonnée. Aucun véhicule des pompiers ou de la sécurité civile à l'horizon. Si ce n'était cette odeur de nuoc nam (poisson pourri en japoniais), la situation semble sous-contrôle.
Camille et Isa sont en kimono fabriqués maison. Quand tu sais faire un masque avec ta machine à coudre, tu sais faire un kimono. Elles s'affairent dans la cuisine pour réaliser les sushis ou les makis. La totalité de ce qui est habituellement rangé dans les tiroirs et placards est sur les plans de travail. Pierre arrive dans le merdier habillé en samouraï. Il sera chargé de découper les cylindres de makizushis (巻き寿司).

Listons derechef les ingrédients nécessaires à la réalisation de 巻き寿司.

  • Du riz spécial qui devient gluant quand il est cuit. On dirait des glaires de poumons de coronavirusés. 
  • Des feuilles d'algues vertes en provenance directe de baie de Saint-Brieuc, merci à nos éleveurs et leur lisier. Le nori en japonais.
  • De l'avocat en circuit court d'Amérique du Sud. On peut se dire écologiste mais ne pas pratiquer. 
  • Des oeufs plein air de France pour confectionner une omelette fine
  • Du vinaigre de riz pour désinfecter le poisson.
  • Du saumon, mais fumé car nous n'avons voulu prendre aucun risque avec du poisson cru manipulé par une poissonnière qui ne s'est peut être pas lavé les mains avant que de découper notre filet. Ou qui a éternué en levant le dit-filet. 
  • Un makisu (巻き簾), un tapis de tiges de bambou reliées ensemble par une ficelle de coton qui pourra servir de masque à l'issue du dîner.


Sushis anti-soucis de Pierre
L'assemblage ne présente aucune difficulté. Il suffit de poser sur une feuille d'algue une couche de riz gluant, une couche des autres ingrédients et de rouler le tout. Ceci fait, tu découpe les boudins en tronçons régulier pour en faire de jolies bouchées. C'est là que Pierre-Le-Samouraï intervient avec dextérité pour faire le job. Dressage sur un plat et hop!

Les cylindres sont très réussis. Sauf ceux de Pierre qui en a roulé quelques-uns. Ah, ces artistes révoltés. Ils ne peuvent jamais rien faire comme tout le monde! Il est vrai que nous n'avons pas de makisu pour rouler les nems. Nous utilisons des masques jetables et non portés.

Nous passons à table à 21 heures. Le couvert est dressé dehors, sous cette glycine splendide qui nous abrite des derniers rayons de soleil. Les bourdons me narguent encore qui m'expliquent qu'ils sont encore dehors, eux, et qu'ils ne sont pas prêts de rentrer dans leur ruche. La dégustation commence. Nous trempons les sushis dans de la sauce beurk de poisson fermenté et salé. C'est sans doute virucide: il faudra que je demande au professeur Raoult.

Les sushis de Pierre se consomment différemment. Il faut un briquet pour les allumer. J'ai. Le sushi de Camille passe de lèvres en lèvres. Et avec les masques, c'est un sacré bordel.  Solenn passe son tour. Le temps semble s'être arrêté. Nous déconfinons progressivement.
- Pieerrrrrrrrrre!
- Oui Père?
- Y'a un tigre rose dans le jardin. Là! 
- T'as raison. Enorme! On dirait un éléphant!
- Vous êtes malades ou quoi, qu'elle dit Solenn. C'est Hector!

La cuisine de la Villa Médicis après
les suhis de Camille et Isa
La soirée se termine dans des volutes de fumées que la morale réprouve. Les bourdons sont rentrés. Nous faisons de même. Les uns pour écrire ou dessiner, les autres pour visionner une série gore sur Netflix.

Nous repassons préalablement dans la cuisine qui ressemble à Hiroshima ou Nagazaki en 1945. Nous décidons d'appeler Cuisine Schmidt dès demain matin pour refaire l'installation. On pourra utiliser le reste de riz gluant pour refaire les joints. Quant à la pile de vaisselle, elle attendra demain. Je crois que je n'ai pas été entendu. Ou lu.

Les contaminés du jour:

Richard Branson, entrepreneur célèbre et  chantre du libéralisme le plus frénétique avec paradis fiscaux à tous les étages et non publication des comptes, et qui vient de demander de l'aide du gouvernement britannique pour sauver sa compagnie Virgin. Bien qu'étant anticommuniste primaire et libéral convaincu, j'espère que lui même et sa compagnie mourront asphyxiés dans d'atroces souffrances. Il ressemble un peu au docteur Raoult avec sa barbe et ses cheveux beatnik. La comparaison s'arrête là.

Les morts du jour:

Le docteur Loupiac (c'est aussi du pinard), médecin urgentiste à Lons-le-Saunier décédé à Marseille où il avait souhaité être soigné par le OSS 117, alias le docteur Raoult. Il était délégué et très engagé à l'AMUF (C'est la CGT des urgentistes). Retenons donc les éléments suivants:
- Il y a un hôpital à Lons-le-Saunier, 17000 habitants.
- Il ne devrait pas tarder à fermer, puisque le docteur Loupiac a décidé de fuir à Marseille dès les premiers symptômes ressentis, signe qu'il avait une grande confiance dans les équipes médicales de son hôpital. A noter que le docteur Loupiac s'était battu corps et âme pour éviter la fermeture de ce mouroir de proximité. L'engagement à ses limites surtout quand il faut tenter de sauver sa propre peau, et à condition d'être un pleutre. C'était son cas.
- On sait désormais situer cette ville sur la carte de France. C'est dans le Jura
- Les syndicalistes cégétistes ne protègent pas  les salariés, on le savait. Et pas même leur personne, c'est une sacré exception.
- Le docteur Raoult n'est pas magicien ou prophète. Il est seulement médecin. Et expert en virus.

La maxime du jour:

"Privatisons les gains et socialisons les pertes". Richard Branson, cette semaine dans le Financial Times. Je crois que je vais mettre un gilet jaune.
- Pierrot!
- Oui Père?
- Tu peux me prêter ton gilet jaune. Celui que tu as acheté 5 centimes chez Emmaüs?

Je vous laisse. Je dois aller décoller le riz gluant qui nappe les plans de travail de la cuisine. Il faut que je retrouve mon burin. Sans doute piqué par mon artiste de fils pour sculpter un chef-d'oeuvre.

Richard Raoult-Branson. Devenu subitement communiste
à cause du Coronavirus. Un symptôme inconnu jusqu'alors.

jeudi 23 avril 2020

23 avril 2020 - Covid-19. Ne pas fumer me tue

22 avril 2020.

"J'enrage. Ne pas fumer me tue. Je réessaierai, promis!"









- Keuf keuf
Ah zut, depuis hier, je vapote 3 paquets de gauloises brunes sans filtres. Et du coup, je tousse.
- Keuf keuf.
J'ai en effet lu dans les niouzes que la nicotine protégeait du coronavirus.
- Keuf keuf keuf.
Cela confirme certes la qualité éditoriale de certains sites. Mais dans le doute, je fume. Bien que cela ne soit pas encore validé par le professeur Raoult, sorte d'OSS 117 du corps médical.

Ciel dégagé. Soleil. Le vent de Nord-Est, si désagréable est tombé. Tout comme l'économie mondiale.

Tout le monde vont bien. Sauf Isa, Solenn, Camille et Pierre que j'ai mis aux Gauloises dès le matin pour les protéger. C'est très dur pour Solenn et Isa. Solenn menace d'appeler le 119 Allô enfance en danger si je continue d'écrire. Zut. De la faire fumer. Pour Camille aussi c'est un peu dur, mais moins. Pour Pierre, cela a l'air plus facile. C'est louche. Il faudra que j'enquête.

Boulangerie. Fleuriane refuse que je l'embrasse. Je lui ai refilé la pangolin et elle l'a elle-même refilé à ses clients. Du coup, elle reprend ses distances sociales. Les cadavres encore chauds comme le bon pain gisent à même le sol. Elle n'a pas eu le temps de les évacuer. La boulangerie vend du tabac. Et je ressors donc avec mes 5 baguettes quotidiennes et mes 5 paquets de Gauloises. En sortant, je croise le médecin qui discute avec le cantonnier du village.
- Keuf keuf. Bonjour messieurs! Je crois que j'ai déclenché un cluster Covid-19 hier en embrassant la boulangère. Il faudrait commencer à creuser une fosse commune. Keuf keuf.
-...
- Tenez, prenez une taffe, ça protège du pangolin. Keuf keuf.
- Keuf keuf aussi, mais si ça protège... J'appelle Raoul pour confirmer et je vous tiens au courant. Keuf keuf.

Autre fake niouze de même nature. Le roquefort protégerait également du pangolin grâce sans doute aux moisissures beurk qui parsèment le fromage. Aussitôt lu, aussitôt mis en oeuvre. Ne lésinons pas sur la sécurité des personnes:
- Camille!
- Oui Arnaud. Tu veux un monotype?
- Keuf keuf. Ben nan. Il faudrait que tu fasses des nems au roquefort. C'est virucide.
- Ah non, pas ce soir. C'est Pierre qui est aux fourneaux. C'est marqué sur le tableau. On a burgers maison et monotype de pommes de terre sautées. 
- Keuf keuf.

Désolé. On va encore parler de bouffe. A l'heure où j'écris ces lignes, Pierre est en effet dans la cuisine pour préparer un chef d'oeuvre culinaire. Des burgers. Mais attention, l'antiaméricanisme primaire et viscéral du fils impose des restrictions. Hors de question d'acheter des pains type buns industriels. Hors de question de mettre du ketchup Heinz. On va faire du maison. Prévoyant, j'appelle la sécurité civile et les pompiers.

- Allô? Ici la Villa Médicis!
- Bonjour. Ici le 18. Villa Médicis? Ah merde, Camille est aux fourneaux?
- Non non, c'est Pierre. Mais c'est un artiste lui aussi. La dernière fois qu'il a utilisé sa cafetière italienne, elle a décollé pour Mars après 8 heures de montée en pression. En traversant la hotte et la toiture. On a perdu le café. Tant mieux: il devait être tellement serré que nous serions tombés raides morts fauchés par une crise cardiaque subite. Quant à la plaque vitrocéramique, elle a fondu, tel du reblochon dans un nem. La cuisinière ressemblait à l'Etna. D'où mon appel préventif.
- Keuf keuf.
- Z'êtes malades chez les pompiers???
- Ben non. Mais comme on n'a pas de masques, le chef nous a refilé des paquets de Gauloises Brunes pour nous protéger. C'est tout ce que l'on a.

Nous attendons le résultat de ces burgers anticapitalistes avec impatience pour tenter d'oublier le sandwich jambon beurre du midi. Beurre 1/2 sel je tiens à le préciser, sinon c'est immangeable.

Mais revenons au boulot. Je rappelle que je travaille. Installé au même endroit, dans la véranda aux vitres cristallines. Quelques changements toutefois depuis hier. Le paquet de gauloises à droite du PC. Le cendrier à gauche. La fumée envahit l'espace confiné lui aussi. Je ne vois plus rien au travers des vitres. Et c'est tout juste si je vois encore ce qui passe à la télé. Zut, sur mon PC. Je me protège. Keuf keuf. Et puis c'est  très pratique pour faire des saucisses fumées. Rien de particulier sinon. La situation semble s'être stabilisée.

Explication du concept
Revenons aux burgers francisés. Une image valant plus qu'un long discours, observons les kodaks à droite, juste là. Et divulguons la recette.

  • Du pain, du vrai,  à la française.
  • Une sauce fromage blanc ciboulette du jardin.
  • Du comté AOC, coupé au couteau.
  • Des concombres bio.
  • Des tomates de Chine, c'est un clin d'oeil anticapitaliste.
  • Un steak de viande de boeuf du boucher d'Achenheim qui joue du couteau comme un samouraï

Le tout livré à vélo par l'artiste.

Burgers par Pierre Issen
A noter que la dégustation est précédée d'une explication du processus créatif mis en oeuvre pour aboutir à l'oeuvre éphémère qui finira dans les égouts de l'assainissement collectiviste de la commune: c'est vraiment du gâchis.

Une vraie réussite ces burgers.  Et je ne parle pas des patates sautées maison avec oignons, ail, sel poivre et juste ce qu'il faut d'huile pour caraméliser mais pas trop.

Il ne reste plus qu'à appeler la Sécurité Civile pour ranger la cuisine.



Les contaminés du jour:

Marianne Faithfull est sortie de l'hôpital après avoir été contaminée par le pangolin. Impudique par nature, elle s'en est vantée sur les réseaux. Personnellement, je m'en fous complètement. C'est une espèce de chanteuse très en vogue au siècle précédent. Elle a paraît-il retrouvé sa voix. Ce qui sous-entend qu'elle en avait une avant. C'est une blague. Elle vient par contre de prouver que la nicotine ne protégeait pas du pangolin et bousillait les cordes vocales. Je vais tenter d'écouter ses ritournelles pour faire pleuvoir car ici, c'est la sécheresse. Juste le temps d'aller chercher des boules quiès.

Les morts du jour:

La sécurité sociale, achevée cette année dans d'atroces souffrances budgétaires. A force de gabegie. Et avec la ruée sur les cigarettes qui se dessine et qui succède aux  ruées sur le Doliprane et la Nivaquine, le pronostic vital est engagé (c'est foutu en langage normal).

La citation du jour:

"J'enrage. Ne pas fumer me tue. Je réessaierai, promis!". OSS 117 dans le film du même nom. Pas primé à Cannes car beaucoup trop connoté grand public. De quoi regretter mais pas trop la palme d'or 2010: "Lung Boonmee raluek chat" d'Apichatpong Weerasethakul que la revue Les Cahiers du Cinéma considère comme l'un des plus grands cinéastes d'aujourd'hui et certainement le meilleur de sa génération. C'est vrai. Il a trouvé son public. Soit 123 entrées en France, ce qui correspond à  l'effectif total des salarié des Cahiers du Cinéma, des Inrocks, de Libération et du Jury de Cannes réunis. Ah si et d'un journaliste du Figaro, licencié depuis pour faute de goût lourde. 123 entrées dans un cinéma, c'est énorme. Quand on compare aux entrées depuis la mi-mars.

Je vous laisse. Demain, c'est sushis avec Camille à la baguette (celle pour manger, pas celle pour diriger un orchestre). Il faut que je me prépare à me faire hara-kiri si cela devait mal tourner. J'espère seulement que le poisson cru est virucide.



mercredi 22 avril 2020

22 avril 2020 - Covid-19 - Monotype de Kebab

22 avril 2020.

Ciel dégagé. Soleil. Les nuages et la pluie sont confinés en Bretagnerie. 

Blurp. S'cuse. Je termine la digestion du rougail réunionnais d'hier soir. J'avoue avoir un peu forcé sur les épices. Et avec ce riz bio bizarre, cela n'arrange pas les choses. 

Tout le monde vont bien. Sauf Isa, Solenn, Camille et Pierre, c'est étrange. Le rougail sans doute. Ce ne peut être le coronavirus, terrassé par les épices de ce plat réunionnais. C'est  le professeur Raoult qui l'a dit. 

Lever à l'aube. Bises à Fleuriane, la boulangère: je m'entraîne pour la fin du confinement le 11 mai. "Bas les masques" que je lui dis en entrant dans la boulangerie. Ne t'inquiète pas ma belle ajouté-je, j'ai eu le pangolin et je suis donc immunisé. Elle me tend sa joue et mes 5 baguettes quotidiennes dont une  pour Marinette. Nouveau smack avant de quitter le boulangerie mais sur l'autre joue: je ne tiens pas à être contaminé avec les microbes que j'ai déposés sur la première joue. L'immunité des contaminés n'est pas encore une certitude. Je croise comme d'habitude le bon médecin de village et je lui sers chaleureusement les paluches.  "Alors docteur, on prépare le déconfinement?"  Personnellement je suis tout ce qu'il y a de plus prêt à être près! La distanciation, c'est chiant. Et c'est long. Surtout vers la fin. 

Blurp. S'cuse encore. Mais le rougail d'hier et les nems au reblochon d'avant hier, ça ne passe décidément pas.

Kawa matinal. Mais cet arrière goût de rougail au reblochon, c'est désagréable. Télétravail. Aujourd'hui, j'enchaîne les réunions sur skype en continu. Pendant la première de ces réunions voilà-t-il pas que le DRH nous annonce que nous serons en télétravail jusqu'au 31 mai prochain. Je reprend immédiatement une dose de LSD et une part de rougail. Je passe commande à Camille de nems topinambours-maroilles. Les réunions suivantes sont  du coup très récréatives.

Comme il ne s'est rien passé d'artistique aujourd'hui dans la yourte Médicis, je décide de préparer un cours à l'attention des artistes de la Villa Médicis aussi de Breush'. C'est bien beau de savoir peindre, dessiner, monotyper* (voir définition en fin de chef d'oeuvre), écrire, faire des films et tout et tout. 

Mais il faut également savoir faire des choses beaucoup plus terre-à-terre en alsacien ou mer-à-mer en breton du moins en attendant de devenir riche et célèbre et de pouvoir se payer du petit personnel. Sauf à considérer que les parents et hôtes remplissent cette fonction de petit personnel. Alors qu'ils sont simplement mécènes. Et admiratifs des réalisations de nos trois artisses mais avec cette forme de pudeur toute en retenue qui dénote en cette période d'affichage frénétique des sentiments sur les réseaux sociaux. Et encore n'a t'on pas la 5G.

Ayant toujours rêvé d'être professeur (4 mois de vacances et 1 mois de grève en moyenne par an), j'ai donc préparé un cours sur des thèmes très basiques: comment vivre confinés sans s'entre-tuer quand on n'est pas de la même génération et que certains bossent tandis que d'autres créent.

Le titre: Vivre ensemble pour les nuls. Dans la collection "Pour les Nuls". Dans laquelle on peut trouver plusieurs titres très utiles à l'étude de la philosophie ménagère.


Le concept de mon navet: répondre simplement à des questions parfois très complexes.

Florilège des questions essentielles qui permettent de rendre le confinement vivable pour la communauté.
  • Pourquoi le lave-vaisselle ne se remplit pas seul?
  • Pourquoi le lave-vaisselle ne se vide pas tout seul?
  • Que faire quand le lave-vaisselle a tourné, qu'il est encore plein de vaisselle propre et qu'on arrive devant avec une assiette sale. Son assiette sale?
  • Dans quels cas extrêmes doit-on se palucher la vaisselle à la main?
  • Est-il vraiment écologique de faire la vaisselle à la main?
  • Que faire quand les tiroirs sont vides alors que le lave vaisselle est rempli de vaisselle propre?
  • Le teckel est court sur pattes: est-ce la raison qui l'empêche de préparer sa pâtée tout seul?
  • Pourquoi quand les parents hurlent  "à table" à 23 heures, le couvert n'est-il pas encore mis?
  • Comment Jésus fait-il pour multiplier les pains tous les matins quand je me lève à 11 heures?
  • Pourquoi le linge que l'ai laissé en boule sous mon lit depuis 10 jours revient plié et repassé le jour où Noémie est là?
  • Pourquoi quand j'ouvre le robinet avec le point rouge dessus, ce n'est pas du Saint-Nicolas-de-Bourgueuil qui coule du robinet?
  • Pourquoi essuyer le plan de travail après le petit déjeuner alors que quand j'arrive pour le déjeuner, il est tout propre? Et pourquoi c'est pareil pour le goûter? Et le dîner?
  • Pourquoi le frigidaire donne t'il l'impression d'être toujours plein?
  • Pourquoi l'herbe du jardin semble ne pas pousser alors qu'il fait si beau depuis 4 semaines?
  • Pourquoi la terrasse semble neuve, alors qu'elle paraissait si vieille la semaine passée?
  • Que faire quand la poubelle de la cuisine déborde?
  • D'ailleurs, où met-on les sacs poubelles pleins?
  • A quoi sert un aspirateur si l'on n'est pas en réanimation à Mulhouse?
  • Les éponges sont elles seulement des animaux qui vivent dans la mer?
  • Le torchon sert-il uniquement à donner des coups?
  • A quoi sert pillière? 
  • Pourquoi bosser dans la salle à manger alors qu'on peut faire du transat sur la terrasse?
  • Pourquoi est-on obligés de manger ensemble le soir, avant 23 heures, et assis autour d'une table?

J'attends un gros succès en librairie: il y a tellement d'artistes en France! Et à Breusch', je ne vous dit pas.  Il faudra juste attendre que les libraires soient autorisés à ouvrir après ce putain de chié de confinement. 

Je tiens à préciser que si certains éléments des histoires de ce blog sont tirés d'événements réels, ils sont très largement amplifiés, déformés façon réseaux sociaux. Et que les jeunes, s'ils ne vivent pas comme nous, savent faire la vaisselle. Ce sont eux par exemple qui nettoient leurs pinceaux. Etonnant non?

Les contaminés du jour:

Fleuriane la boulangère après ce baiser fougueux matutinal. Et tous les clients qui m'ont succédé. La seconde vague de coronavirus arrive: elle vient de partir de Breuschwickersheim.

Les morts du jour: 

L'entreprise privée. Beurk et Blurp. S'cuse, je ne suis pas pour le collectivisme, c'est juste le rougail. 10 millions de salariés français sont désormais en chômage partiel. Et donc payés par l'état. C'est la plus grosse nationalisation jamais réalisée en France. Poutou, Méluche, Martinez, Besancenot en rêvaient. Emmanuel Macron l'a fait lui. Et sans couper une seule tête. Foin des discours, des actes!

La citation du jour:

« J’ai toujours eu envie de dessiner. Il y a des moments où j’ai compris que le dessin était un travail et non une passion. Alors, je me suis mis à bosser » . Yann Doner Kebab. Artiste célèbre, voir ci-dessous. Il ne faut donc pas désespérer de nos artistes. D'ailleurs, ils bossent. Beaucoup.

Pour les incultes comme moi qui ne connaissent pas le monotype ou Camille.

*Monotype: art créatif qui passionne Camille et qui est une forme d'estampe, unique de par son procédé de fabrication. Il faut de la peinture, un support plat nettoyable et transparent, une presse et du papier.  Et de l'inspiration. Chaque couleur est traitée l'une après l'autre sur la plaque avant que d'être pressée, couleur par couleur, telle une orange sur un presse citron. Ou réciproquement. Il faut avoir le temps. C'est  parfait en ces périodes de confinement. Inventé par un ritale au XVIIème siécle, la technique du monotype a été utilisée notamment par Paul Gauguin. Yann Kebab...
- Yann Kebbi, Arnaud. Kebbi. Pas Kebab!
Yann Kebbi est la star actuelle et bankable du monotype. Il a travaillé notamment pour Libération, Le Monde et Télérama. Mais pas pour le Figaro ou Valeurs Actuelles: c'est étonnant. On peut faire sa connaissance en cliquant là: https://www.yannkebbi.fr/ . C'est garanti sans virus. Yann est d'origine bretonne. Normal avec un tel prénom.  Kebbi signifie Kebab en breizh, je n'en démordrais pas!

Camille avec sa chevelure dorée.
Par Yann Doner Kebab en 2020.
Monotypé à la Villa Médicis de Breusch'.

PS: si Yann Kebab me lit, qu'il n'hésite pas à m'envoyer un monotype dédicacé. En retour je ferai un like sur son Instagram. Voire deux si j'arrive à me connecter à cet Ovni numérique. 


mardi 21 avril 2020

21avril 2020 - Covid-19 - Le Covid, c'est couillu!

21 avril 2020. 

Un titre aguicheur comme on en trouve sur le web pour générer du trafic et des dollars donc. je vous ai bien eus... Il suffit d'aller à la fin de l'article. Je suis en effet payé au mot. Merci de contribuer au mécénat de la Villa Médicis. C'est en effet très coûteux. Surtout en bière bio locale, Nutella et tout et tout. A noter toutefois que l'on rigole bien et cela n'a pas de prix.

Aujourd'hui, c'est la saint Anselme. Rien à foutre d'Anselme. Mais je m'emmerde tellement que j'en suis réduit à regarder le calendrier chaque matin pour regarder le saint du jour. Juste avant de barrer la date de la veille et décompter les dodos jusqu'au 11 mai. Ensuite, je lis l'Almanach Vermot de 1969, année de pandémie de grippe également. Les blagues sont au ras des pâquerettes, mais on trouve quelques contrepets qui ravissent certains banquiers vikings dont les drakkars sont planqués sur l'Orne et qui attendent de pouvoir regagner Omaha Beach dès le 11 mai minuit zéro zéro, sous voile ou à la rame, cela dépendra du vent.
Tout cela permet de gâcher 30 minutes sur les 1440 que compte une seule journée de confinement. C'est toujours ça de pris!

A la saint Anselme donc, tout le monde vont bien. Grâce à mon fils Pierre, on a remplacé le Prozac par du LSD. On se marre bien. On voit des monstres partout, colorés. Des teckels roses notamment, avec leurs très longues pattes, qui guettent les poissons clown qui nagent dans le gazon. Camille danse autour des pelleteuses de Vinci. Solenn applaudit Staline. Pierre fait de l'humour noir en couleur, avec des tulipes partout, mais on dirait des fleurs de pavot. Quant à Isa, elle continue de réciter le plan comptable alsacien devant son micro-ondes chinois en posant toujours la même question: "Vous m'entendez?  Vous m'entendez?".

Je passe sur le télétravail du jour. RAS, on fabrique toujours des saucisses pour Gégé, surnom du banquier d'Omaha Beach, et de sa femme Brigitte qui ont héroïquement participé au débarquement du 6 juin 1944. Lui comme tirailleur sénégalais, et elle comme couturière spécialisée  dans le point de croix pour recoudre les viscères des blessés éparpillés sur le plage (les deux sont éparpillés sur la plage: les combattants et les viscères des combattants). 

Ah oui, ce soir, je suis aux fourneaux. Nous n'aurons pas de nems de Camille: rupture de reblochon et plus de betteraves. Le chef vous propose rougail saucisses de la Réunion. Je précise qu'il s'agit de réunions mais sans Skype: j'en ai ras le bol de parler à un ordinateur, sans l'image parce que sinon ça foire. 

Il est 19h30, Camille vient de passer avec deux tartines de Nutella pour regagner son loft.  Ce doit être l'heure du goûter chez les artistes levés à 11 heures.  Pierre vient de partir faire son sport dans le garage: boxe sur le sac de frappe de Séb et pompes, sous l'oeil lubrique du voisinage exclusivement  féminin, du moins l'espère-je.  Nous ne sommes pas prêts de passer à table. Il n'est que 20 heures et je ne suis levé que depuis 14 heures. Heureusement que je suis sous LSD. Tiens d'ailleurs, c'est quoi cette saucisse à poils rose et oblongue qui me regarde avec ses grands yeux de teckel? On va tester dans le rougail!

Sinon, il ne s'est rien passé de notable à la Villa Médicis. 

Par contre, dans l'actualité on est servis! Quelques titres qui ressortent dans ce flux d'informations en flux continu.

"Covid-19:les hommes plus fréquemment atteints à cause de leurs testicules". Médisite. Je me précipite évidemment sur l'article: il s'agit de mon intégrité tout de même! Visiblement, ce n'est pas un journaliste qui a commis cet article. Je vérifie malgré tout un certain nombre de choses.
  1. J'ai choppé le pangolin, c'est avéré. Fièvre, toux, trucs bizarres dans mon poitrail sur-développé et tout et tout.
  2. J'ai des testicules. 1 à droite, plutôt libéral. Un à gauche, plutôt libéré.
  3. Je suis un homme. Mais chut. En ces temps de MeeToo frénétique qui virent Sharon enlacer Harvey langoureusement lors de je ne sais plus quel Festival il y a quatre ans à peine avant que de le vouer au gémonies avec cet aplomb qu'on ne rencontre plus guère que chez Adolf-Marine ou Joseph-Jean-Luc quand ils évoquent le monde ouvrier qu'ils ne connaissent pas, en ces temps de MeeToo donc, il faut faire attention à ce que l'on est génétiquement. Surtout depuis l'invention de l'écriture inclusive.

Ah merde, je suis séropositif au Coronavirus! Et comme je suis enrobé pour cause de confit et de confinement, fumeur, sans doute diabétique, je suis dans la merde. Pourvu que je puisse éviter de passer l'aspirateur au CHU de Strasbourg.

Le syndicat anti -réformiste FO, triste émanation de notre CGT nationale, porte plainte contre l'Etat Français pour mise en danger d'autrui et omission de combattre un sinistre. Voilà de quoi améliorer sans aucun doute la condition et le quotidien des travailleurs: postiers, livreurs, éboueurs, soignants, fabricants de saucisses et j'en passe de meilleurs. Je viens de comprendre pourquoi les taux de syndicalisation en France ne dépasse pas 7%, laissant nos courageux travailleurs seuls face à ces hordes de capitalistes, qui ne font rien qu'à verser des dividendes à d'avides actionnaires qui ne font rien qu'à affréter des avions  pour ravitailler les hôpitaux en masques ou en gel hydroalcoolique. C'est technique, mais je viens de relire mon cours d'économie de Terminale ES. On avait un prof très bien, à ceci près qu'il confondait chiffre d'affaires et bénéfices. 

Du coup, j'ai peine à comprendre l'inquiétude des avocats qui font dire à je ne sais plus quel canard: "Coronavirus: ue tornade pour la profession d'avocats!". Pas d'inquiétude pour ces derniers. Avec FO et la CGT et tous leurs procès engagés ces dernières semaines, ils ont encore de beaux jours devant eux. 

Et la dernière pour la route. Didier Guillaume, ministre des veaux, vaches, cochons, céréaliers et légumiers français qui abjure les français d'acheter du muguet pour le 1er main afin de sauver nos horticulteurs. Tandis que je ne sais quel autre ministre déclare en même temps que les fleuristes resteront fermés pour cette période. Cela confirme que les réunions du Conseil des Ministres sur skype présentent quelques inconvénients par rapport à la bonne vieille confrontation en direct qui évite une proportion incroyable de conneries. A condition qu'il n'y ait pas que des énarques autour de la table. Je suis certain qu'avec un ou deux routiers, charcutiers, infirmières ou gendarme autour de la table de Matignon, les fleuristes auraient eu l'autorisation d'ouvrir en ce 1er mai.

En ce 1er mai, et pour terminer,  les manifs sont évidemment proscrites. Pas besoin de sortir de l'ENA pour en comprendre les raisons. Ben non. C'est pas possib'! Un 1er mai sans manif, c'est pas possib'. Du coup, les syndicats non réformistes français, tous ou presque donc, ont décidé de manifester envers et contre tout. Lisons plutôt le tweet de la cégété: 
Même confiné.e.s, manifestons toutes et tous le 1er-Mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux (...) et donnons à cette journée une véritable force collective !
De quoi sans doute améliorer encore la condition des travailleurs, je n'en doute pas un instant.

Je vous laisse, j'ai la vaisselle du rougail saucisses de la Réunion skype à terminer.

Les contaminés du jour:

Les énarques et la cégété. 

Les morts du jour:

Les fleuristes, mais pas qu'eux. Par la faute des contaminés du jour.

La citation du jour:

"Le Covid 19, j'm'en bas les couilles!" Une femme malheureusement anonyme et qu'on appellerait "mon oncle" si elle en avait. On dirait un texte tiré de l'Almanach Vermot. Mais avant l'époque MeeToo. C'était le bon vieux temps. 



lundi 20 avril 2020

20 avril 2020 - Covid-19 - Nems niveau II

20 avril.

Lundi. Une nouvelle semaine s'annonce. Tout le monde est sous Prozac, mais ça va. J'espère juste que la pharmacie ne va pas tomber en rupture de ce médicament sinon je casse tout.

Cette journée a très mal commencé. 

Revenons à dimanche soir, c'est le point de départ de cette histoire. Camille décide de nous refaire des nems. Mais végétariens. Et dans dans végétarien, il y a "rien", c'est très inquiétant. Nous nous réjouissons cependant à l'idée de manger à nouveau vietcong. Cela nous mettra dans l'ambiance pour l'après confinement avec cette guerre civile qui s'annonce avec tous les populistes de Joseph-Jean-Luc et d'Adolf-Marine confinés depuis des semaines et qui rêvent de grand soir pour se défouler et mettre à bas la société libérale. Normal, dans libéral il y a liberté, le truc qu'ils abhorrent. Je glisse subrepticement à l'oreille de nos convives que celui qui fait la cuisine se cogne la vaisselle. Nous verrons que je n'ai pas été entendu et que cela prouve que tous les jeunes ont en permanence un casque pour écouter de la musique sur les oreilles, et notamment Steve Monite ou Christophe.

Si nous avons l'essentiel dans les soutes (feuilles de riz, nouilles bizarres, nuoc nem ou nan, je ne parle par le viet), il manque quelques ingrédients. Qu'à cela ne tienne! Ouvrons la porte du garde-manger climatisé pour découvrir des trésors insoupçonnés. Je précise que c'est Camille qui fait l'archéologue. La mission est réussie. En voici le résultat:
- Un quart de reblochon, comestible mais ce n'est pas certain. Il ne bouge pas encore, c'est bon signe.
- 2 navets ramenés par Camille lors de son exode vers la Villa Medicis. Précisons que c'était il y a 4 semaines. Le navet fermenté est certes une spécialité d'alsacerie, mais tout de même.
- 1 betterave arrivée en même temps que les navets, crue je tiens à le préciser, et encore entourée de terre. Elle ressemble depuis à une momie égyptienne ou à la peau de Catherine Deneuve avant son premier lifting en 1967, excellente année au demeurant.
- 1 racine de raifort confinée elle aussi depuis plusieurs semaines et qui sent effectivement le confinement. C'est logique.
Les nems seront donc garnis de ce mélange innovant, relevé de quelques épices exotiques pour masquer le goût de ferme de la betterave et celui de lisier des navets. Je passe sur les goûts du raifort et du reblochon que je n'arrive pas à caractériser. Ah si, la morgue de l'hôpital de Mulhouse, suis-je bête!

Nous avons donc tout ce qu'il faut pour cette nouvelle série de nems, bientôt en replay sur Netflix. 

Description de la recette. 

Vérifier que le teckel est bien dehors si vous appelez Camille. C'est le cas. C'est bien son prénom. A Camille. Pas à Hector.
Envahir la cuisine en préparant les ustensiles: 1 mixeur, 9 couteaux, 12 casseroles et 5 poêles. 12 torchons, 2 économes, 1 batteur.
Faire tremper les nouilles de riz dans l'eau froide, dans une première casserole. 
Découper le reblochon. Mettez-y les formes pour que ce soit joli tout plein. Réserver dans une seconde casserole.
Eplucher les deux navets et la betterave. Râper avec le matériel adéquat. Bon, là, le robot râpeur a été confondu avec le robot mixeur. Cela donne une purée rouge et blanche, ce qui nous fait du rose sur la palette. Réserver aussi, mais une pizza au food-truc du coin, c'est plus prudent.
Couper les nouilles de riz ramollies en tronçons de quelques millimètre. Si vous les passez au mixeur comme Camille, ce n'est pas très grave. Les tronçons feront quelques nanomètres. Nous mangerons donc des nanoparticules de nouilles. Nous verrons bien si c'est mauvais pour la santé les nanoparticules. Appeler Elise Lucet pour savoir: elle sait tout. Surtout sur ce qu'elle ne connaît pas, mais ce doit être par idéologie.
Mélanger le tout SAUF le reblochon dans la  9ème casserole, planquée juste sous la 5ème poêle, là. Enfin non. Là. Ah? Non, elle doit être ici. Sous la pile de torchons.
Dans la feuille de riz, doser artistiquement  la purée de légumes et de nouilles. Si c'est marqué Canson ou Clairefontaine sur la feuille, c'est que Camille fait une aquarelle plutôt qu'un nem. Rectifiez rapidement sous peine d'indigestion.
Poser quelques morceaux de reblochon sur le coulis couleur framboise.
Nems à la groseille calibrés
artistiquement en cours de
"frituration"
Pliez, écartez, serrez comme dirait le maître nageur de brasse coulée à ses élèves en brassières pour obtenir des nems ou des origamis vietminhs. 
Sortez la 6ème poêle. Qui est planquée sous la planche à découper la coquine. Faire chauffer de l'huile. 
Quand l'huile frémit, moi aussi.
Plongez les nems dans la friture.
Allez peindre une toile ou appeler vos amis, père, mère pendant une heure ou deux.
Si l'huile prend feu, ce qui est possible quand des artistes font la popote en téléphonant,  appelez le 18.
Une fois les pompiers passés pour éteindre l'incendie, remettre en température, mais modérément et après avoir raccroché avec Tom ou Clara, qui confinent eux aussi, mais à Strasbourg.
Le reblochon fond et s'échappe de l'origami. Rattrapez le comme vous pouvez. 
Evitez de crier: "Arnaud! Isa! le reblochon se barre! Keskejefé?"
Dresser le reblochon pour le punir sur une assiette.
Servez!
Vietcongs déguisés en nems
au Laos en 1962.

Le résultat est extraordinaire, disons-le. Dès les prémices de la cuisson j'avoue avoir couru dans mes réserves stratégiques pour sortir un bocal de confit de canard. Je ne l'ai pas ouvert: c'est dire que le nem était bon.

Nous dégustons. C'est étonnant mais comestible. Nous dînons donc de ce met délicat devant la télévision (ne pas confondre avec le télétravail), surtout les filles. Pierre file à la cave pour finir son prochain chef d'oeuvre. Et quant à moi, je go dodo.

 Lundi matin donc. reprenons le fil de l'histoire. Je me lève frais et dispo comme chaque matin. Petite cinquantaine de pompe. Il fait presque jour. Les oiseaux ne devraient pas tarder à s'éveiller. Opération kawa, sinon je ne démarre pas. Tiens, c'est curieux cette odeur de reblochon et de produits fermentés. J'arrive dans la cuis.....
- Argghhhhhhhhhhhhhhh! 
C'est exactement ce que j'ai crié. Intérieurement, il ne s'agit pas de réveiller toute la maisonnée.
La cuisine est dévastée. La vaisselle sale gît partout où un espace était disponible. La casserole 12 est empilée mais pas trop sur la poële 5. Les nouilles de riz ont séché. Si tu poses un doigt sur une des casseroles,tu restes collé comme sur une terrasse pas sèche (voir épisode précédent). Grâce au mélange betterave-navet, la cuisine est repeinte en rose. La poêle n° 32 gît négligemment sur la plaque de cuisson, encore emplie de son huile de friture à nems. Le lave vaisselle est resté ouvert avec la vaisselle sale dedans. Je viens de comprendre l'odeur de fermentation.

Comme je n'ai pas encore pris mon café, je parviens à rester Zen. Extérieurement s'entend. 
Je me cogne 30 minutes de réhabilitation de la zone où a eu lieu le tremblement de terre ou le tsunami. Je tente d'appeler la Sécurité Civile. Sans succès.
- Allô? La Sécurité Civile? Oui? 
-...
- Je vous appelle à cause du tremblement de terre de magnitude 7 qui a touché la Villa Médicis de Breusch' cette nuit.
- ...
- Ma cuisine est démolie. Tout est sens dessus dessous. Je crains pour la vie de ma famille. Vous pourriez venir faire la vaiselle?

Je reste zen. 4 semaines de confinement m'ont appris à subir des choses beaucoup plus difficile: les vitres, le respirateur, la cuisine et tout et tout.

Cuisinière talentueuse.
Ou peintre monographe.
Trois années d'Ecole Démocratique m'ont également appris à toujours reconnaître les talents les plus improbables et à les encourager. Merci Solenn!

  1. N'a t'on pas bien mangé hier? Si!
  2. A t'on fait des découvertes hier? Oui.
  3. A t'on osé mélanger du reblochon et de la betterave en même temps? Oui.
  4. Camille n'a t'elle pas mis de la vie dans cette cuisine? Si!
  5. Ai-je vécu un moment unique en ce matin du 20 avril 2020? Oui.
  6. La cuisine a t'elle brûlé? Non.
  7. Vois-je la vie en rose et les murs aussi? Oui!

Aucune raison donc de s'énerver et d'en vouloir à qui que ce soit. La Villa Médicis est vivante, et c'est quand même très sympathique.

Je vous laisse. Ce soir c'est encore Camille aux fourneaux. Omelette. Je vais aller voir ce qui se passe. Il ne faudrait pas que nous dérangions les pompiers pour rien. Déjà qu'on est grillés auprès de la Sécurité Civile...

Les contaminés du jour:

Edouard Philippe pour son exposé façon consultant EY ou PWC d'hier. Il faudrait juste lui dire qu'un peuple a besoin de vibrer. Pas de voir des "slides" Powerpoint qui ne font rêver personne.

Les morts du jour:

Monique Villemin qui vient de rejoindre Gregory, son petit fils. Elle pourra ainsi en arrivant au Ciel ouvrir le sac poubelle dans lequel il a été enfermé avant que d'être noyé pour l'embrasser tendrement. J'espère qu'elle est morte dans d'atroces souffrances respiratoires. Comme Gregory: justice serait en partie faite.

La citation du jour:

"Cette semaine, pour la première fois, nous avons réussi à importer 80 millions de masques, soit plus que ce que nous consommons en ce moment. » Edouard Philippe, Premier Ministre. Premièrement, il en manque encore 1920 millions. Bon courage. Deuxièmement: cela ne fait rêver personne. Troisièmement: on ne demande pas à un Premier Ministre de faire l'acheteur. Mais d'être premier Ministre. Je viens personnellement de réussir à acheter 100 000 masques pour nos équipes: est-ce que je m'en vante sur TF1? 

dimanche 19 avril 2020

19 avril 2020 - Covid-19. Trucs et astuces niveau 4: se nourrir en se protégeant

19 avril 2020.

Dimanche. Soleil. Tout le monde vont bien surtout question déprime. On en a pris jusqu'au 11 mai. Il reste 21 jours: une éternité.

Je passe sur la balance, comme tous les dimanches. C'est encore une catastrophe. Une fois dessus, je crie à Isa:
- Chérie! Tu ne voudrais pas descendre de la balance? A deux,on dépasse largement le quintal...
- J'suis pas sur la balance! Je fais une conférence skype avec le micro-ondes!
- Ah zut. Il faut vraiment que j'aille chez le coiffeur.

Personnellement, et malgré ces désagréments pondéreux, je ne me laisse pas abattre. Ce week-end, c'est programme terrasse pour passer du saturateur sur les lames de bois. Mon côté artiste certainement. Comme Pierre Soulages, je travaille sur une seule couleur: l'incolore. Encore plus fort et subtil que "l'outrenoir" ce concept fumeux pour galeristes du Marais.  Je sens que ça va être très réussi. Comme prévu, les artistes ont décidé de ne pas contribuer à cette performance, épuisés par l'opération nems de vendredi soir, de multiples apéros skype, sans oublier la réalisation de chefs d'oeuvre en série façon Picasso ou Warhol.

Le plus dur, c'est de gérer les flux, sachant que la terrasse fait le tour de la yourte et que le séchage de l'aquarelle prend 12 heures minimum. Sachant également que Hector et Camille se regardant en chien de faïence, il faut installer des barrières de confinement lorsqu'on prend l'apéro (3 fois par jour) ou que l'on se sustente (6 fois par jour). Heureusement, j'avais en stock un rouleau de grillage dans la cave. Du coup, quand on mange (souvent), on a l'impression de vivre à Alcatraz. Merci Camille!

On a vécu un vrai cauchemar dominical avec la gestion de ces flux. Surtout moi.

10 heures. Le premier artiste se lève.
- Papa! Papa! Y'a Hector qui l'air collé sur le terrasse! C'est de la superglu ton saturateur?
Effectivement, le teckel ressemble à un chien d'arrêt face à une bécasse. Mais en dehors de la voisine, nulle trace de bécassine alentour. Je libère le teckel qui laisse de très jolis empreintes de pattes de canidé en incrustation sur le mélèze. J'essaie de ne pas m'énerver. Nous sommes dimanche et la matinée vient à peine de commencer. Et il va falloir tenir 3 semaines encore.

11 heures. La seconde nouvelle vague d'artistes attaque le petit-déjeuner. Evidemment, ils déboulent sur la terrasse, c'est tellement agréable de lézarder de bon matin à l'ombre de la glycine avec tout ce bruit silencieux qui nous emplit les esgourdes.
- Arnaud?
- Oui Camille?
- Tu as renversé du miel sur la terrasse? J'ai les pieds qui collent et ça laisse des traces. C'est rigolo non?
- Non, ce n'est pas du miel largué par les bourdons qui envahissent la glycine et ce n'est pas rigolo. Et là, sans vouloir faire de l'humour, je commence à saturer.  Et pas seulement grâce à V33 ou Syntilor.
- Tu satures?
- Oui Camille. D'une certaine façon. Le bois s'entretient, je passe du saturateur.
- Ouf! Je croyais que tu saturais à cause de moi.

13h30: c'est l'heure de la becquée. Il faut trouver une place sèche sur la terrasse, traitée hier donc, avec un accès vers l'intérieur de la maison pour accéder aux plats qui mijotent dans la cuisine sans rester collé aux lames de mélèze, dans une zone que l'on peut sécuriser afin d'éviter tout contact entre les canines d'Hector et la jambe de Camille. Vous pouvez respirer. On s'est tapé une sorte d'escape game. Plus de deux heures de recherches pour trouver LA solution. Au début, tout le monde s'est assis. Sauf Isa, qui était évidemment aux fourneaux. Comme on commençait à avoir faim, on tapait tous avec les couverts sur la table, comme quand nous étions jeunes et que nous mangions à la cantine (le truc que la génération actuelle ne peut connaître: elles sont toutes fermées pour cause de coronavirus) en criant:
- On a faim, on a faim!
C'était  très sympa. Les voisins nous répondaient en choeur:
- Nous zaussi! Nous zaussi!
On avait l'impression d'être à 20 heures pour applaudir les soignants, mais dans un registre plus vital.
Isa finit par arriver, avec un plat dans chaque main et un autre posé sur la tête. Elle se présente face à la baie coulissante qui doit la  mener à la table pour déposer les plats.
Sauf que nous nous somme trompés dans les flux. Si elle passe par là, elle reste collée à la terrasse. Evacuation de la table, analyse des flux, refonte du plan de table et tout et tout.

16h00: on passe à table. On cumule avec le goûter. Nous refaisons le monde (rien ne sera plus comme avant, tu parles Charles!) et les menus de la semaine prochaine. Camille nous promet une nouvelle série de nems, mais végétariens cette fois. Je bondis de ma chaise pour aller vérifier illico le stock de terrines dans les soutes. C'est bon, on peut tenir un siège. Je valide les origamis frits vietminh.

Crispy bacon de porc chirurgical
Je propose quant à moi un nouveau produit fabriqué par l'une de nos filiales locales. Le masque de protection comestible. Beaucoup plus simple à fabriquer qu'un masque en tissu. Et pas besoin de matériel féminin comme une machine à coudre. Un bon couteau suffit. Le tuto: aller chez le boucher du coin. Commander quelques tranches de poitrine, assez épaisses mais pas trop. Faire revenir à la poêle pour les rendre crispy, bien grillées. Poser les tranches de poitrine sur une feuille de Sopalin afin de retirer le surplus de gras. Prendre le couteau et découper en forme de masque (voir photo). Portez!

Ce produit est quadruplement révolutionnaire. Contrairement au tissu, il ne laisse rien passer, et surtout pas les postillons. Rappelons que le gras est hydrophobe. Et puis comme c'est bourré de sel nitrité et de phosphates, ça tue tous les microbes. Deuxième avantage, il hydrate la peau et permet de retendre les radicaux libres des zones buccales et nasales, supprimant rides, ridules, comédons et poils sur le menton. A 15 euros le kilo, c'est beaucoup moins coûteux qu'une crème Shisheido. Troisième avantage de ce produit: il est très économie circulaire, le truc très à la mode dans les milieux branchouilles qui ont les moyens de dépenser deux fois plus que les autres pour se nourrir. En effet, une fois porté, et plutôt que de le jeter, tu peux le manger. Pas besoin de le mettre à la poubelle comme un masque à usage unique. Ou de le laver comme un masque réutilisable. Quatrième avantage, mais non avouable: il permet de se débarrasser de ceux que l'on n'aime pas. Il suffit de servir à ces personnes la tranche de lard enroulée tel un linceul autour d'un pruneau lors d'un apéritif. Et hop! En réanimation à Mulhouse!

17 heures. Isa décide de tondre le teckel qui commence à ressembler lui aussi à un beatnik. Le salon de coiffure canin est installé sur une zone sèche de la terrasse, traitée hier donc.  Le chien ne moufte pas. Il faut dire qu'il n'a pas de miroir pour se regarder la truffe. Et c'est mieux comme cela. Ah tiens, le vent de Nord-Ouest s'est levé. Ma terrasse va sécher plus vite. Rafale. Le sac de poils d'Hector s'envole. Et atterrit à mes pieds, sur la zone que je viens de peindre. Ce n'est pas sec. Les poils sont collés sur les lames. Je sature encore.
- Ben tu vois, mon amour, ça fait tapis maintenant. C'est pas mal non plus non?
- Non, c'est un paillasson, pas un tapis. Hector est un teckel à poils durs non?
Dépité, je range le bidon de saturateur.
- Pierre!
- Oui père?
- Tu me prêtes des pinceaux et de la peinture? Je vais me mettre à l'aquarelle.

18 heures. Terrasse terminé. On pourra organiser un jeu de piste grâce à toutes les traces de pieds et de pattes incrustées dans mon mélèze. Ah tiens, c'est l'heure de l'apéro.

Et pendant ce temps, les artistes artistent. Contrairement à ma terrasse, il y a de la couleur. Ah tiens, je viens de retrouver une des assiettes Ikea disparues depuis la création du squat. Elle sert de palette à Pierre Issen, admirateur admiratif de Tomi Ungerer et qui aura peut-être l'opportunité de toucher du doigt certaines des oeuvres de cet artiste alsacien. Vivement le déconfinement.

Villa Médicis, sur l'Avenue du Général de Gaulle. Les artistes
en plein boulot.

Chef d'oeuvre. Je veux parler du tableau.
Et de celui qui le commet.


Cours de yoga en confinement. La position n°32 dite
du peintre accroupi

Chef d'oeuvre tulipier abandonné. En arrière plan, mon assiette
Ikea que j'espère récupérer pour le dîner.


Les contaminés du jour:

Le Maroilles, célèbre fromage qui pue et dont les ventes se sont effondrées. Le patron des Hauts de France, Xavier Bertrand lance un appel à sauver ce morceau de patrimoine français. Il rêve je crois de se présenter à la prochaine élection présidentielle sous l'étiquette Maroilles ou LR. J'ai hâte de voir son programme: c'est tentant. Surtout s'il y met un peu de rouge.
Les morts du jour: 

Un ancien leader des Gilets Jaunes de la Marne, tué par sa femme, positive au coronavirus et  qu'il battait allègrement. Elle avait mis son gilet jaune et refusait de faire la cuisine, la vaisselle, la lessive et le reste. Il ne l'a pas supporté. Ah tiens, je croyais que seuls les policiers étaient violents.

La déclaration du jour: 

Jean-Luc Mélenchon n'enverrait pas son enfant à l'école le 11 mai, lui. Vivant dans un 100 mètres carrés dans le Xème arrondissement, on comprend qu'il n'en éprouve pas la besoin. Et malgré cette absence de scolarité, aucun problème pour la suite. Il suffit d'avoir un papa bien placé. Ce n'est pas Maryline-Camille sa fille qui le démentira, pistonnée qu'elle a été pour rejoindre une administration locale tenue par un mélenchoniste fidèle. Quel courage! Quel talent!