mardi 31 mars 2020

31 mars 2020 - Covid-19 - Le pangolin

31 mars 2020.

Tout le monde vont bien. Ouf. Allez zou! On passe les routines, y'en a marre.

On commence sérieusement à se faire chier. J'ai fait deux fois les vitres. La machine à laver le linge tourne en continu, ça occupe,  et toutes mes chemises sont roses. Je lave les chaussettes droites dans une première machine. Puis les chaussettes gauches dans une autre. Tu perds 2 heures au lieu d'une. Si cela continue encore une semaine ce putain de confinement, je rajoute une clé de tri par couleur. 12 lessives. De quoi passer une journée complète. Et la planète, je m'en fous! Greta? Je m'en fous. L'aspirateur  de la maison est davantage utilisé qu'un respirateur à l'Hôpital civil de Strasbourg. Le gazon, on dirait un golf. Mon jardin à l'anglaise s'est transformé en jardin à la française. Plus de pâquerettes: couic! Plus de trèfle: couic! Les pissenlits, on les a bouffés. Les tulipes et les jonquilles sont au garde-à-vous. Les haies sont taillées au cordeau, aux ciseaux. Mon jardin ressemble au cimetière militaire allemand de la Cambe en Normandie. Les chambres des enfants sont rangées. Non, là je déconne: on a que des artisses en stock. Notre home sweet home ressemble à une maison feng-shui. Plus de bazar. Mes fringues sont pliées à la façon de Seb. Les chaussettes orphelines ont retrouvé des parents. Bref, on a l'impression de vivre dans un catalogue Ikea. C'est nul, mais ça occupe. 

Mais là, on commence sérieusement à s'emmerder!

Bon, hier soir, on a eu  un direct façon BFM: une évacuation type guerre bactériologique devant le cabinet du médecin de Breuschwickersheim. Un beau film de science fiction.
- Bonjour docteur!
- Coin-coin!
Scaphandres, lunettes et masques de protection, surchaussures. Oulala, oulala! Si c'est le bon docteur du village, on est foutus! Si c'est la boulangère, c'est la famine! Heureusement, ce n'est pas le cas. On respire, pas comme çui qui est évacué pouf pouf.

Je n'ai même plus envie d'écrire. Mais comme il faut bien gagner sa croûte, je me force à sortir l'article du jour.

Du coup, j'ai décidé de plagier. Comme Gainsbourg qui pilla Chopin sans que personne n'y trouve à redire. Comme Muse, qui fît de même avec le même Chopin. Et comme tant d'autres: écrivains, peintres et autres artistes en tous genres qui pillent à tout va sans rien dire à personne, alors que s'inspirer des autres en le revendiquant serait si simple non?

Rendons à César ce qui est à Pierre Desproges. Cet Homme avec un grand O était parfois visionnaire, même si je ne sais pas s’il l’a fait exprès dans le cas de ce mammifère à virus qu'est le pangolin.

Pratique du coup, je n’ai rien à faire si ce n’est un copier-coller. Cela tombe bien, j’ai encore plein de chemises à repasser. Pour perdre du temps, je le fais à la façon des légionnaires, avec les plis marqués. 1 heure par liquette, soit une bonne demi-journée.

Ce texte plagié  est tiré du "dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des biens nantis", ouvrage culte s'il en est et qui m'accompagne depuis ma prime adolescence.

Le Pangolin s'est échappé (photo Paris-Match)
"Pangolin n. m., du malais panggoling, qui signifie approximativement pangolin. Mammifère édenté d'Afrique et d'Asie couvert d'écailles cornées, se nourrissant de fourmis et de termites.

Le pangolin mesure environ un mètre. Sa femelle s'appelle la pangoline. Elle ne donne le jour qu'à un seul petit à la fois, qui s'appelle Toto.
Le pangolin ressemble à un artichaut à l'envers avec des pattes, prolongé d'une queue à la vue de laquelle on se prend à penser qu'en effet, le ridicule ne tue plus."
Homme élégant, Pierre Desproges présenta ses plates excuses au pangolin. A réécouter en cliquant sur le lien  https://youtu.be/9AoylmoPFdI .


Les contaminés du jour:
  • Quelques milliers d'anonymes sur la plupart des continents. 
Les morts du jour:
  • Pierre Benichou, auteur d'un recueil de nécrologie en 2017. Mais dont la mort n'a rien a voir avec le coronavirus. Cet homme est exceptionnel donc.
  • Michel Hidalgo, célèbre entraîneur de foot. Il sera inhumé vêtu du survêt' de l'OM. Rien d'original à une époque où tous les télétravailleurs bossent en survêt-claquettes ou en caleçons-espadrilles.
La citation du jour
  • "Au Paradis, on est assis à la droite de Dieu : c'est normal, c'est la place du mort." Pierre Desproges.

Je vous laisse. Je dois aller faire cuire le pangolin pour le dîner. Les artichauts, veux-je dire.