mercredi 29 avril 2020

28 avril 2020 - Covid 19 - Allez les vers!

28 avril 2020.

Désolé. Une journée de retard. Il y aura un trou dans la chronologie. Mais rassurez-vous, je ne suis pas sous aspirateur au CHU de Mulhouse.

Tout le monde vont bien, mais aujourd'hui, on s'en fout. Ce qui compte tout de suite maintenant immédiatement c'est ce que nous a dit Edouard Philippe. Je crois que je l'aime. Et pas seulement parce que dans Edouard Philippe, il y a Edouard, c'était mon grand-père ET Philippe, c'était mon père.

La date du 11 mai est confirmée: on déconfine. Plus que 12 jours. Moins de deux semaines. C'est Pâques après Pâques: une vraie résurrection.

Les principales mesures évoquées sont donc les suivantes:
  • Impossible de faire plus de 100 km pour se déplacer: Un vrai bonheur! Je contemple ému aux larmes la carte de France. Quimper-Breuschwikersheim, c'est 1000 km au bas mot. Sans les virages. Passeport ou pas, belle-maman reste à distance raisonnable, mais conserve l'application Whatsapp. J'essaie de ne pas trop montrer ma joie. Et comme la distance Breuschwickersheim-Quimper est la même, je ne peux pas aller en Bretagnerie. 
  • Plus besoin de passeport pour aller compter fleuriane à la boulangère Fleurette. Zut, c'est l'inverse.
  • Promenades libres, vélo possible. Electrique pour commencer, il faut se remettre en jambes. 
  • 700 000 tests de grossesse par semaine: le confinement a semble t'il des effets bénéfiques pour la natalité du pays. Et au moins des tests de grossesse nous en avons en stock. 
  • Ecoles ré-ouvertes: les jeunes out! La Villa Médicis fermée. On va pouvoir revivre comme des vieux et normalement. Dîner à 18 heures... Je crois qu'on va s'emmerder du coup. Il faut que je rappelle Edouard pour qu'il revienne sur cette décision.
  • Saison sportive arrêtée. Plus de foot. Plus de rugby. Plus de bridge.  Plus de curling. Tu parles Charles, la mienne de saison sportive ne fait que commencer. Hop hop hop! Il est rangé où déjà le jeu de cartes?
  • Les lieux culturels restent fermés jusqu'à nouvel ordre. C'est frustrant. Mais la Villa Médicis de Breusch' reste ouverte elle.
  • Pareil pour le lieux cultuels. Je précise que "cultuel" ce n'est pas "culturel" en créole langue qui fait disparaître les "r". Plus de messes. Plus de cultes. Plus de prières le vendredi.
  • Evidemment, les bars et restaurants restent fermés. Ce sont aussi des lieux culturels. Normal donc. Mon humble cave continuera donc de souffrir. 
  • Pas de mariages avant juin. Mais les enterrement restent possibles. Nécessaires plutôt compte-tenu du nombre de décès quotidiens. Quand aux divorces, et  après 8 semaines de confinement, ils restent possibles, voire recommandés.
C'est une très belle journée. Tout excité à l'idée de revivre enfin et de fêter Pâques à nouveau, je pose une semaine de vacances du 11 au 15 mai. Avec un programme de derrière les fagots. Lisez plutôt:
  • Lundi: coiffeur le matin pour la coupe et merlan l'après-midi pour la couleur. Je ressemble à Robert Herbin. Il est temps que cela cesse. Le ridicule ne tue pas. Heureusement.
  • Mardi: esthéticienne la matin. Manucurienne l'après-midi. Ravalement de façade intégral pour n'avoir plus peur lorsque je me regarde dans la glace le matin. J'ai les sourcils de Bernard Pivot ou de Henri Emmanuelli alors que que je ne suis ni cultivé ni socialiste.
  • Mercredi: diététicienne le matin. Et l'après-midi aussi. Y'a du boulot. Déchetterie aussi pour y déposer la balance qui a rendu l'âme. A cause d'Isa, je tiens à le préciser.
  • Jeudi; podologue. On a tellement peu bougé que je ne sais même plus à quoi cela sert un pied. Mis à part celui du verre à vin qui permet de faire travailler l'articulation du coude. J'ai je crois attrapé une tendinite. Je décide donc d'aller voir aussi le coudologue.
  • Vendredi: diététicienne encore. Il y avait besoin de trois rendez-vous. Je ne vois vraiment pas pourquoi. 
Tous ces déplacements à venir... Le tout en bagnole qui pue et fume, avec si possible un bon embouteillage aux feux rouges entre ici et Achenheim. Fini le bruit infernal des oiseaux. Fini cette invasion d'insectes en tous genres dans le jardin. Les hérissons qui se prélassent encore sur le macadam vont finir aplatis façon crêpes sur la route comme dans le bon vieux temps. Vroum vroum la faune sauvage. Il était temps.

Bon, je vous laisse. Pierre est aux fourneaux. Il est doué aussi pour la cuisine. J'espère juste que sa quiche revisitée ne ressemblera pas à un tableau de Soulages façon outrenoir. Il lui arrive en effet de cuisiner en dessinant. Et parfois même de dessiner en cuisinant. 

Les contaminés du jour:

La concorde nationale, tuée dans l'oeuf par l'ensemble des partis d'opposition au gouvernement dont le sens de l'intérêt général m'échappe encore au moment où j'écris ces lignes. Il est une époque durant laquelle général s'écrivait avec un G majuscule. Comme Gaule. Mais avec deux "l"

Les morts du jour:

Effet du confinement sur la coiffure.
Les têtes sont moins précises face aux buts
Robert Herbin, célèbre entraîneur de foot de Saint-Etienne dans mes années d'adolescence. Une époque où j'écoutais la retransmission des matchs à la radio en criant "Allez les Verts". Sans image donc. Et sans pub. La radio, c'était France Inter pour ce qui me concerne, en grandes ondes et avec une antenne de plus d'1 mètre. France Inter n'était pas encore une radio bien-pensante en grève 2 mois sur douze. Elle accueillait  Pierre Desproges en direct. C'est dire que les temps ont changé. Robert n'a pas supporté l'arrêt du championnat de France de football décidé par Edouard ni l'impossibilité d'aller chez le coiffeur avant le 11 mai prochain. Il s'est dit-on suicidé à la chloroquine, gracieusement fournie par le bon docteur Raoult pour démontrer l'efficacité du médicament, mais en triplant la dose prescrite. A l'annonce de ce décès, je n'ai pas pu m'empêcher de crier: "Allez les vers!" pour encourager les asticots déjà à l'oeuvre sur son cadavre.

La citation du jour:

"Allez les verres!". Expression stéphanoise qui signifie "tchin" et très répandue chez les supporteurs de l'équipe de Saint-Etienne. Après les matches. Et avant aussi. Et pendant, n'en parlons même pas. 

Bon je vous laisse. Il faut que je vérifie si l'alsacerie est en zone rouge ou verte. On ne sait jamais.

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