Alors bon. On va faire vite, je suis de cuisine ce soir. Comme hier: il me semble que le planning des menus de la semaine a été conçu d'une façon partiale. Quelqu'une à sans doute triché. Barbecue, on va profiter des derniers rayons de soleil. On annonce l'expédition par la Bretagnerie d'une dépression. Cela tombe bien, moi aussi je suis en dépression. J'ai le bourdon. Mais sans la glycine.
Hier, j'ai parlé Arts, avec un grand "A" avec ce vernissage virtuel au succès fou. 5 visiteurs au bas mot dont ma vieille mère, ma jeune belle-mère (j'ai bon là?), moi-même - mais trois fois - ce qui nous fait 5. Aujourd'hui, nous allons parler arts aussi, mais culinaires. J'ai prévu saucisses-merguez-purée. Nous allons vivre un grand moment.
Tout le monde vont bien. Je me tape Fleuriane comme tous les matins.
- Aïe! Mais qu'est ce que tu fous Isa? Je viens de me prendre à nouveau un rouleau à pâtisserie en pleine poire.
... Et Marinette, pour sa baguette
- Re-aïe!
... Et le médecin pour prendre des nouvelles.
- Pas aïe, là?
Précisons donc que j'écris au sens figuré.
Le village semble revivre peu à peu. Les espaces verts sont à l'abandon et des pissenlits poussent partout dans les massifs habituellement tirés au cordeau. On n'a plus de maire: ce doit être l'origine de ces friches. Alors que dans mon golf privé, pardon, les pissenlits ont disparu. A la pince à épiler que je les éradique. 1 heure de boulot par jour, entre la poire et le fromage. Quand au trèfle, n'en parlons pas. Les seuls qui restent sont dans le jeu de carte qui permet de jouer au "Trouduc", célèbre jeu d'adolescents très pratiqué en été du côté de Pillac et qui permet de perdre tout en trichant, c'est étonnant.
Samedi, j'ai fait les courses. Budget doublé. Normal, il faut prévoir matin, matin des jeunes, déjeuner, goûter, apéro, dîner et after. En ces temps de confinement, il faut aussi savoir se faire plaisir. J'ai fait quelques trouvailles. En France, on n'a pas de masques, mais on a des produits alimentaires d'exception. Qu'ils soient liquides ou solides.
Inventaire à la Prévert, espèce de poète accessible à tous. Ce n'est pas si fréquent.
![]() |
Arnaude. Côté féminin de moi-même |
Entre la poire et le fromage, Château Arnaude. Pour flatter mon côté féminin. Il paraît qu'on en a tous un. Plus ou moins marqué il est vrai. Ce n'est pas Michou ou Conchita Wurtz qui me démentiront. Cuvée nuit blanche qui plus est. Ce vin est parfait. Cela me rappelle des souvenirs. C'était il y a longtemps, bien avant les temps du confinement. Les bikinis de l'époque ressemblaient déjà un peu à des burkinis, mais c'était une autre époque. Les voiles étaient cependant réservés aux nonnes et laissaient entrevoir certaines parties du corps que la morale réprouve comme les chevilles, les coudes et les genoux. Une lampée donc de ce breuvage pour tenter d'entrevoir le 11 mai prochain. Ah merde, cela ne marche pas. Deuxième lampée donc. Mais pas plus. Nous sommes entrés en ramadan depuis vendredi, ne l'oublions pas. Mais trinquons tout de même au bon vivre. En loucedé toutefois dès fois que l'Imam de Breusch' rôderait dans les parages.
![]() |
Volcan sur l'île de Sein, vu d'avion |
Après le breuvage, le fromage donc. Que l'on consommait après la poire dans les anciens temps. Et que l'on consomme avant dans les temps modernes. Je ne crois pas que le château Arnaude, ce rosé de soif soit un choix judicieux, mais c'est juste pour la cohérence du texte. Je déambule dans les rayons de la fromagerie d'un des supermarchés que ma femme fréquente assidûment une fois par semaine pendant que je golfe. Masqué et hydrogelalcoolisé: on ne sait jamais. Je recherche un fromage qui sort de l'ordinaire, autre nom de la cantine chez les militaires. Et voilà-t-il pas que je tombe sur un Ovni. Un fromage inconnu au bataillon. Toujours chez les militaires donc. Oubliés les claquos, Pont-Lévêque, Ossau-Iraty, Saint-Maure de Touraine, Maroilles, Munster et autres splendeurs de notre si beau pays. Un fromage clin-d'oeil en ces temps liberticides où tu prends un rouleau à pâtisserie sur l'arcade sourcilière au retour de la boulangerie. Gaffe toutefois à ne pas le servir dans les lieux confinés tels que des prisons, monastères ou vestiaires de footballeurs sous peine de provoquer une émeute. "Le sein de nounou". C'est un fromage. On dirait une estampe érotique japonaise. Vu du dessus, on c'est un volcan. Vu de profil, pareillement. Bon ça, c'est dans le cerveau d'un femme. Sauf si elle est lesbienne bien entendu. Parce que dans le cerveau des hommes, je ne vous fait pas un dessin: Solenn me lit peut-être. C'est un fromage de chèvre, avec un peu de cendre au dessus. On dirait un volcan, je crois que je radote. Sauf pour des esprits mal tournés qui pourraient y voir autre chose, mais je ne vois vraiment pas quoi. C'est sans doute mon côté féminin. La preuve: ces dernières semaines, j'ai fait les vitres, passé l'aspirateur deux fois, fait les courses trois fois. Encore quatre semaines de confinement, et je deviens féministe.
![]() |
Volcan de Sein, mais vu depuis la plage |
- Aïe! Mais qu'est ce que tu fous Isa? Je viens de me prendre à nouveau un rouleau à pâtisserie en pleine poire. C'est juste après le fromage.
Ils sont de moins en moins nombreux. Et c'est une bonne nouvelle. Allez, je reprends une gorgée de château Arnaude pour fêter cela. En loucedé. J'espère que l'imam est bien confiné.
Les morts du jour:
Henri Weber. Ancien révolutionnaire marxiste-moïste-léniniste-trotkyste-kimjonguiste devenu sénateur à force de renoncements frénétiques et de reniements assumés. A moins qu'il ne s'agisse de lucidité. Il est mort: on ne pourra donc pas le torturer comme au bon vieux temps de la Stasi ou du NKVD pour le lui faire avouer.
La citation du jour:
"Merkel parle à des adultes. Macron à des enfants". Johann Chapoutot, historien, à propos des comparaisons incessantes entre la France (nulle) et l'Allemagne (über alles) sur la gestion de la pandémie actuelle. Je suis d'accord. A condition toutefois de remplacer "enfants" par "enfants trop gâtés". Il faut être précis.