Attention, la lecture de ce texte est réservée à un public averti. Vous l'êtes. 18ème texte depuis le confinement, je commence à dérailler.
Ouf! Le week-end de Pâques confinées (le féminin c'est exprès) est terminé. Qu'est ce qu'on s'est fait chier! Comme une impression d'être un poussin dans sa coquille. Pour compenser, j'ai avalé 2 kg de chocolats. On aurait dû être en Bretagnerie pour aller voir la mère et la belle-mer. Et réciproquement. Pas de ballades sur les grèves de la baie d'Audierne à cause du pangolin. Et à la place, des ballades rue du Général de Gaulle avec le teckel en bout de laisse sur la trace de Camille et sous le regard inquisiteur des petits voisins qui se demandent si j'ai bien mon laisser-passer. Notons que dans certaines villes, 70% des appels reçus par la Police sont des dénonciations anonymes pour non respect du confinement. Cela me rappelle les années 40. D'ici à ce que le 11 mai on se remette à tondre les femmes...
Je me lève à 6 heures. Petite balade au cimetière pour compter les morts et vérifier si la résurrection est une fake news ou pas. De nombreux caveaux sont ouverts. C'est donc vrai! Je croise le brave curé de la paroisse. Ah tiens, il est angolais. Et protestant de surcroît. Je bonjoure mon Père amen et tout et tout, mais à distance respectable ne tenant pas à être converti. Enfin contaminé veux-je dire, excusez-moi mon Dieu.
- Dites-moi mon brave, la résurrection, cette année, c'est un grand cru! Z'avez-vu toutes ces tombes ouvertes? Que de convertis en perspective!
- Vous faites erreur. On prend de l'avance pour les inhumations. Avec tous ces décès prévus la semaine prochaine... Que de contaminés en perspective!
Je le quitte en me signant trois fois avant d'aller saluer Fleuriane pour livrer Marinette. Pincée de sel par dessus l'épaule droite pour écarter les chauves-souris: on ne sait jamais avec tous ces Dracula chinetoques qui nous refilent des virus.
Journée de télétravail. Dans télétravail, y'a télé. Le programme est chiant avec cette image fixe depuis 4 semaines au travers des vitres de la véranda.
On s'emmerde à un tel point qu'on lit les journaux: c'est dire. Enfin ceux qui emploient des journalistes, des vrais. Il y en a assez peu. De moins en moins. Et voilà-t-il pas que je tombe sur un article au titre inspirant:
"Faute de charlottes, on met des slips jetables sur nos têtes" Juliette, 25 ans, interne en gériatrie dans un hôpital de la banlieue parisienne.
Je n'ai pas le dernier Hara-Kiri, ni le dernier Charlie Hebdo. J'évite consciencieusement Libération-des-moeurs et leurs jeux de mots nuls en une, itou leurs éditoriaux nuls aussi, ainsi que le Figaro mais là c'est pour ne pas me mettre les enfants et à dos. Je tairais dont le nom de ce journal. Point.
Je n'ai pas le dernier Hara-Kiri, ni le dernier Charlie Hebdo. J'évite consciencieusement Libération-des-moeurs et leurs jeux de mots nuls en une, itou leurs éditoriaux nuls aussi, ainsi que le Figaro mais là c'est pour ne pas me mettre les enfants et à dos. Je tairais dont le nom de ce journal. Point.
Rendons à Juliette le caleçon qui est à Dédé, infirmier anesthésiste qui porte des slips moulants. Et revenons à nos canards juste après ce spoil (de spoiler: raconter la fin d'un film par exemple à quelqu'un qui ne l'a pas vu) de première main. Et à ce titre original et énigmatique donc. Suivez-moi!
Je trouve personnellement que c'est une excellente idée. Il ne faut en effet prendre aucun risque. Les charlottes, c'est presque aussi important que les masques. Mais pour s'équiper en charlotte, et grâce à l'incurie de nos précédents gouvernants notamment de gauche je le rappelle quitte à perdre une partie mes lecteurs fidèles dont Gérard et Brigitte D. soit tu les fabriques, soit tu les voles, soit tu meurs du coronavirus dans d'atroces souffrances tel un poisson rouge échappé de son bocal après un triple salto arrière raté tenté pour draguer le merlan qui officie dans son salon de coiffure.
Je trouve personnellement que c'est une excellente idée. Il ne faut en effet prendre aucun risque. Les charlottes, c'est presque aussi important que les masques. Mais pour s'équiper en charlotte, et grâce à l'incurie de nos précédents gouvernants notamment de gauche je le rappelle quitte à perdre une partie mes lecteurs fidèles dont Gérard et Brigitte D. soit tu les fabriques, soit tu les voles, soit tu meurs du coronavirus dans d'atroces souffrances tel un poisson rouge échappé de son bocal après un triple salto arrière raté tenté pour draguer le merlan qui officie dans son salon de coiffure.
Moins indispensable que le masque, la charlotte est malgré tout utile, surtout en milieu confiné. Je vis moi-même dans un tel milieu depuis 4 semaines: je sais de quoi je parle et à quel point je m'emmerde. D'autant plus utile avec ces cheveux qui n'arrêtent pas de pousser alors que tous les merlans sont fermés. Pareil pour le slip ou le caleçon, également utiles pour confiner ce qui doit l'être, mais juste ce qu'il faut pour une question de confort. Trop petit, tu montes dans les aigus en parlant façon Carestini, célèbre chanteur castrat du XVIIIème arrondissement ou siècle je ne sais plus. Trop grand, je ne fais pas un dessin certains enfants me lisent en cachette.
Lundi matin, 7 heures. Juliette arrive à l'hôpital. Elle claque la bise à 12 personnes (mais avec son masque, n'oublions pas que nous sommes à l'hôpital) avant que de se diriger vers le vestiaire pour se changer. Elle se déshabille, calmez-vous messieurs, pour revêtir sa tenue de combat (nous sommes en guerre): pantalon blanc, blouse blanche au dessus de ... Au dessus de... Oh la vache! Elles est à loilpé sous sa blouse! Je dois rester concentrer sur le sexe. Texte. Elle passe dans le sas hygiène pour prendre ses gants, son masque et sa culotte. Charlotte. Je suis totalement déconcentré.
- Ah merde! Chié! Y'a plus de charlottes! S'écrit-elle désespérée. Je ne me suis pas coiffée ce matin avec tous ces cheveux qui poussent c'est un vrai bordel, et je ne veux pas mourir dans d'atroces souffrances prends ta tête entre tes mains ma Juliette et trouve vite une solution.
Juliette prends donc sa tête entre les mains. Euréka! Elle a trouvé!
- Dédé?
- Ouais! T'as un problème ma douce? Si tu veux rien, je sais tout faire! (Dédé a fait l'ENA apparemment).
- Passe-moi ton calebard s'te plaît!
- ???
- Dépêche! J'ai l'aspirateur à passer sur un vieux en détresse respiratoire!
Dédé s'éxécute et se retrouve donc à loilpé lui aussi, calmez vous aussi mesdames. Ou messieurs: c'est permis aussi depuis le mariage pour tous. Ni une ni deux, Juliette se saisit du caleçon et l'enfile sur la tête. Contrairement au béret ou à la vie qui n'ont pas de sens, le caleçon en a un. C'est donc avec d'infinies précautions quelle l'ajuste en pensant rêveuse: "Ce Dédé, quand même, quel homme!"
Enfin bien équipée, comme Dédé pouf pouf, elle peut rejoindre son service sans craindre de se faire chambrer pour sa mise en plis ratée. Pourtant, à son arrivée, c'est un fou rire général qui l'accueille. Sourires masqués certes, mais elle a le son, elle. Juliette ne comprend pas. Elle est certes blonde, mais elle a fait 5 année d'études (dont deux redoublements il est vrai) pour devenir strip-teaseuse à l'hôpital.
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Juliette après son passage au vestiaire hommes |
Etonnant cette histoire qui permet de mettre fin à un mystère très mystérieux: non, les infirmières ne sont pas les seules à être nues sous leurs blouses. Les infirmiers aussi. Merci à Juliette pour cette révélation qui met fin à plusieurs décennies de supputations exclusivement masculines.
Les contaminés du jour:
- Pieeerrrre!
- Oui père?
- Il te reste du LSD?
- Nan, j'ai tout bu.
- Tu confonds avec mon vieux calvados!
Les contaminés du jour:
- Moi-même, visiblement, et à la lecture du présent texte. Mais pas sûr pour le pangolin, je l'ai déjà bouffé. Et je ne suis pas sous LSD. Enfin pas encore.
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Bernard Stalter en route vers l'île de Pâques |
- Bernard Stalter, alsacien célèbre, Président des métiers de l'artisanat et coiffeur de métier. Officiellement mort du Pangolin. Fake News! J'accuse! Indignation indignée! (J'ai lu tout Stéphane Hessel. Non j'déconne). Il n'a en fait pas supporté la concurrence déloyale de la famille VP de Monein et son salon de coiffure en plein air. Et s'est donné la mort en demandant à être branché sur un souffleur de jardin de marque Stihl ou Husqvarna plutôt que sur un respirateur médical, voulant imiter en cela le coiffeur-jardinier de Monein. (Voir l'histoire ici: https://lebernou.blogspot.com/2020/04/10-avril-covid-19-trucs-et-astuces.html . Cela lui aura été fatal. Il est mort gonflé au bloc. Zut, à bloc. Sa montée au ciel en a été facilitée. C'est Pâques ne l'oublions pas dans ce monde matérialiste, certes un peu moins grâce au Pangolin. Pourvu que cela dure.
- Le caleçon de Charlotte est sur la tête de Dédé. Juliette. Attention de bien positionner la cédille sur le bon "c", je crois que c'est un contrepet.
- Pieeerrrre!
- Oui père?
- Il te reste du LSD?
- Nan, j'ai tout bu.
- Tu confonds avec mon vieux calvados!
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Charlotte. Le gâteau, pas le prénom! |
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Juliette, avec une charlotte juste avant la pénurie |
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Juliette blonde, ayant tenté d'enfiler une charlotte. Mais à la fraise. |