mercredi 8 avril 2020

8 avril 2020 - Covid-19 - Festival de Can(nes)ards

8 avril 2020

Temps frais le matin, ensoleillé et chaud dans l'après-midi. 

Je passe sur les routines, je dois bosser. Hier, on a trouvé des masques. Mission accomplie. Aujourd'hui, je dois trouver des solutions et pas seulement hydroalcooliques. Il n'est pas de problème qui ne puisse être résolu en l'absence de solution. Ce n'est pas du Hollande dans le texte, mais ce pourrait être le cas.

Comme je n'ai rien fait de passionnant, je vais plutôt partager avec vous, mais chers et gratuits followers, le résultat de plusieurs jours de travail acharné de nos trois artistes.

Mais avant de démarrer, sachez que tout le monde vont bien. Cela suffit à rendre heureux.

A Cannes, le Festival est passé à la trappe. Deauville ? Gerardmer ? Venise ? Berlin ? Zou ! A pu. Pour les inculturés qui me lisent (ils sont très peu nombreux. Les incultirés. Pas ceux qui me lisent), Gerardmer est une petite ville des Vosges, célèbre notamment pour son festival du film fantastique et fondée par un célèbre banquier prénommé Gérard, domicilié à Vierville-sur-Mer qui la baptisa GérardMer, après un apéro mémorable qui vît le calva couler à flots, c'est normal quand on est en bord de mer.

Ici à la Villa Medicis de Breusch’ par contre  on continue de travailler. Enfin de créer veux-je dire. Le Festival est maintenu.

En exclusivité sur ce blog, la première représentation de ce troisième chef d’œuvre avec Solenn à la caméra, Pierre et Camille dans les deux principaux rôles (il n’y en a d’ailleurs que deux des rôles). Réalisation, montage, régie par le même trio. Il manque toujours le cinéaste de la fratrie, retenu à Paris par une jeune femme sage et réciproquement qui apprend à faire naître des bébés confinés dans le ventre de maman pour les faire arriver dans  un monde désormais confiné lui aussi: bonjour les névroses à venir. Cinéaste qui aurait sans doute amélioré le montage du clip mais on fait avec les faibles moyens du bord.

Nous tenons à remercier encore une fois :
  • Vinci, pour la mise à disposition  gratuite de 24 kilomètres d’une autoroute non goudronnée. 
  • Les vigiles qui gardent le chantier, pour leur discrétion et leur indulgence.
  • Liebherr, pour le prêt gracieux de deux pelleteuses en parfait état de marche, mais confinées elles aussi.
  • Emmaüs Strasbourg pour la mise à disposition des vêtements et accessoires (notons que le tee-shirt rouge de Pierre a été gracieusement prêté par Solenn qui s'habille chez Armor Lux exclusivement).
  • Le salon de coiffure Vergez-Pascal à Monein (c’est du teasing, attendez quelques jours !)
  • Isabelle et Arnaud Tardif, pour la fourniture en repas, boissons surtout alcoolisées,  le tout à volonté et plusieurs fois par jour. Notons que le premier apéro démarre à 10h00 le matin tellement qu'on s'emmerde.
  • La Villa Médicis de Breuschwickersheim, palace tout confort et hébergement pour artistes fauchés, toujours fourni en papier toilettes, c’est important en ces temps de pénurie.
  • La Mairie de Breuschwickersheim, on ne sait jamais.
  • La boulangerie du village, et sa boulangère, Fleuriane qui continue de servir ses gentils clients, coûte que coûte
  • Frank Zappa, musicien mort du coronavirus, pour The Uncle Meat Variations, musique composée sous LSD vraisemblablement et qui illustre le clip. 
  • Hector, teckel-malinois rustique pour la protection rapprochée des acteurs. A condition qu’ils ne se prénomment pas Camille.
Chez Dary, zut, Darty par Jeff Koons
Ce très court métrage très court est une métaphore. Je vous conseille de lire les explications avant de voir le film. C’est comme pour l’art moderne avec tous ces snobs bien-pensants qui pâmoisent par principe sans avoir le mode d'emploi, et qui préfèrent mourir du coronavirus dans d’atroces souffrances  plutôt que d'être plus de douze à avoir compris le dernier Jeff Koons. Excusez-moi, mais j’ai été traumatisé par certaines œuvres de cet artisse (et d’autres dont je n’ai pas retenu les œuvres) du Moma de New-York, surtout quand j’ai vu le prix.

La thématique du film : les conséquences du confinement pour la jeunesse éclairée et lumineuse de France. L’impossibilité de se rencontrer et plus si affinités avec toutes ces mesures de distanciation sociale, définitivement ancrées en nous après plusieurs semaines de confinement. Noter la maigreur des acteurs lors du tournage, mais qui dépassent désormais le quintal une semaine après la fin du montage. C’est dire s’ils se nourrissent bien.  Tandis que nos placards se vident simultanément et inéxorablement.

Le synopsis. Pierre Issen-Tardif et Camille Meyer se promènent insouciants et esseulés dans cette belle campagne alsacienne ratiboisée au bulldozer et au glyphosate pour planter du maïs OGM.  Luminosité à la Monet; abeilles; fleurs de printemps; pelleteuses. Les deux se rencontrent fortuitement. Ils s’approchent l’un de l’autre. Mais Castaner veille avec la maréchaussée, tandis que Pierre ne l’est pas chaussé. Ils ont pourtant leur passeport. Antidaté certes, mais ils l’ont. Rien n’y fait cependant. Apeurés à l’idée de se prendre une douille de 135 euros, ils repartent chacun dans leur coin. Pierre s’éloigne au loin, traversant l’autoroute sans regarder à droite (c'est tout lui) ni à gauche (étonnant) pour aller gravir l’Everest.

Vous pouvez maintenant visionner le chef-d'oeuvre: 



Contact pour les agents de stars ou les producteurs : 

Société Mécénat Tardif
Rue du Général (je ne précise pas le nom, il n’y en un qu’un seul en France qui mérite ce titre)
Breuschwickersheim en Alsacerie.

Les contaminés du jour:
  • Sébastien Chabal. Preuve s'il en est que ce virus n'a peur de rien.
Les morts du jour: 
  • Le Brexit. Ah non, pas tout à fait encore.
  • La croissance économique.
Les citations du jour, où il est question d'artistes, c'est d'actualité, et un peu de démocratie.
"Je suis le contraire d'un artiste engagé. Je suis un artiste dégagé. Je ne peux pas être engagé. A part la droite, il n'y a rien au monde que je méprise autant que la gauche."
"Dans les milieux dits artistiques, où le souci que j'ai de refaire mes toitures me pousse encore trop souvent à sucer des joues dans des cocktails suintants de faux amour, on rencontre des brassées de démocrates militants qui préféreraient crever plutôt que d'être plus de douze à avoir compris le dernier Godard. Et qui méprisent suprêmement le troupeau de leurs électeurs qui se pressent aux belmonderies boulevardières. Parce que c'est ça aussi, la démocratie. C'est la victoire de Belmondo sur Fellini. C'est aussi l'obligation, pour ceux qui n'aiment pas ça, de subir à longueur d'antenne le football et les embrassades poilues de ces cro-magnons décérébrés qu'on a vus s'éclater de rire sur le charnier de leurs supporters."
"Chroniques de la haine ordinaire" (1).
Par Pierre Desproges

Je vous laisse, je suis convoqué par Vinci. Ah tiens, la glycine est fleurie. Cela tombe bien: les fleurs du cerisier ont quasiment disparu.

En bonus, les deux précédents films d'auteur. Un vrai Festival quoi.