dimanche 10 mai 2020

10 mai 2020 - Covid-19 - Dernier dimanche en famille

10 mai.

Mauvais souvenir. 1981, François Mitterand est élu Président de la République française. Les chars russes défilent sur les Champs Elysées au son de l'Internationale. Enfin je crois.
Le 10 mai est dorénavant à marquer du sceau du déconfinement. Ce n'est pas trop tôt. 

Boulangerie matinale. J'ai revêtu mon masque-slip de la mairie pour aller voir Fleuriane. Je la sens troublée. La longueur de mon nez aquilin sans doute. Je tente de la rassurer en lui passant commande.
- Allez Fleuriane, 5 paquets de Gauloises brunes et 5 braguettes, pouf pouf, c'est du slip humour. Ou en dessous de la ceinture. J'ai bon Fleuriane?
- Arnaud, vous y allez un peu fort tout de même! Allez, vous allez pouvoir déconfiner, cela ira beaucoup mieux demain.

Je passe sur la séquence balance: hier soir on a eu moules frites mayonnaise et Edelzwicker, sorte de beaujolpif blanc type vin de soif pour plats simples mais emblématiques, plateau de fromages qui puent façon masques de la mairie de Breusch', fraises des contreforts des Alpilles. Ce midi, on fait asperges d'Alsace, côte de boeuf de France, légumes grillés confits dans l'huile d'olive, fromages coulants encore le tout arrosé de jus de raisin fermenté français aussi. Façon de passer ensemble un dernier bon moment entre mécènes et artistes confinés.

Hier, j'ai évoqué l'atelier ébénisterie de Gabriel et Alice. Aujourd'hui, nous allons évoquer l'atelier couture de Camille et l'atelier dessin de Pierre. Solenn a également effectué plusieurs ateliers mais secrets ceux-ci.

Depuis trois jours, la machine à coudre familiale tourne à plein régime, ce mot que nous avons oublié depuis deux mois maintenant.  Son projet: réaliser un sac à pains multi-usages afin de me remercier d'avoir dragué la boulangère pendant 8 semaines, preuve d'un certain courage de ma part. 

  • Phase 1: peindre les tissus. Cette étape éminemment artistique a été réalisée par Camille avant son arrivée à Breusch'. Ouf pour la chambre de Séb. Nous avons à ce stade un tas de petits carrés et de rectangles peints par Camille. Ce sont des fleurs. C'est très joli. 
  • Phase 2: assembler le patchwork de fleurs à l'aide d'une machine à coudre électrique en partageant quelques conseils avisés de la mécène de Breusch. L'assemblage formant une ligne colorée. Le tout en écoutant de la musique bizarre qui m'empêche d'écrire ma Gazette du jour (nous faisons table commune avec Camille, et pas seulement question bombance).
  • Phase 3: doubler le chef d'oeuvre je ne sais pas comment et terminer le bazar, avec force cris, joie, débordements extatiques et tout et tout, après trois journées de dur labeur.
  • Phase 4: admirer le chef d'oeuvre en applaudissant des deux mains si ce n'est pas l'heure de l'apéro et en s'extasiant, mais sans se tromper. 
- Bravo Camille, il est très joli ton sac à baguettes! Je vais faire sensation à la boulangerie. Le sac et mon slip-masque; oulala oulala!
- Arnaud, ce n'est pas un sac à pains! Tu vois bien, c'est un livre !?!
- Tu ne bouges pas Camille, je remets mes lunettes...
- ...
-Ah oui, c'est un livre. Sakapinsheim  en alsacien, ça veut dire livre. Tu ne savais pas?

Alors bon, plutôt que de longs discours, illustrons cette performance à l'aide de photographies exceptionnelles qui outre la réalisation du sac, zut, du livre, permettront de mieux comprendre à quoi peut bien servir un chef d'oeuvre.



Atelier clandestin de Breusch'
Si tu veux faire du piano,
il faut expulser Camille de
la Villa Médicis



Machine par Pierre Tardif. Encre de
chine chinée chez Emmaüs

Réconciliés à la fin du séjour. On a
laissé la barrière par prudence pour
la distanciation sociale. Nous ne
sommes pas encore le 11 mai!



Magasin Bouchara à la
Villa Médicis


Livre en tissu. Enfin je crois
Habillage d'un buffet Ikea du 19ème

Habillage d'un tableau
Foulard pour musulmane
Masque de montant de baie vitrée
Etole du dimanche pour
curé hippie

Guirlande dans une glycine


Guirlande de Noël
mais au printemps
Chapeau bouddhiste
Masque de kamikaze pour
crier banzaï! sans postillonner


Train de table qui ne fait pas
tchou-tchou









Sac à baguettes pour famille
nombreuse d'une capacité de
trois baguettes


Camille déguisée en Noémie
et criant: "Arnaud, tu exagères!"



Papier peint mais en tissu!
















Livre ombrelle deux-en-un

Livre ceinture de sécurité















Bon , je vous laisse, nous avons une pose à terminer. Pierre est aux fourneaux pour faire un moelleux chocolat-noix avant que d'entamer le portrait de sa vieille mère.

Les contaminés du jour:

Juliette Binoche et ses potes people confits dans le luxe et collapsologues anticonsuméristes par opportunisme ainsi que Nicolas Hulot pour leurs tribunes récentes dans la presse. Grande actrice, Juliette TréMoche est stupide, on le savait déjà. Mais Nicolas... Non, pas lui! Il a été ministre tout de même. Il est vrai qu'il s'est carapaté au premier orage gouvernemental avec une abnégation dans la pleutrerie qu'on ne retrouve plus guère que chez les chantres du droit de retrait, dont je rappelle encore une fois qu'il n'est pas simplement une méthode de contraception. Nicolas a édicté 100 principes pour après dans le Monde, je rigole, et sur France Inter, je suis plié en quatre.  Quelques extraits cités par Etienne Gernelle, célèbre éditorialiste d'un hebdomadaire libre et indépendant que je ne citerais pas pour ne pas énerver ma tribu.
- Le temps est venu d'applaudir la vie (mantra n°18).
- Le temps est venu de nous réapproprier le bonheur (mantra n°70).
- Le temps est venu, ensemble, de poser les premières pierres d'un nouveau monde (mantra n°1)
- Le temps est venu de créer un lobby des consciences (mantra finale).
- Le temps est venu de passer à table: j'ai faim. (mantra bonus). Ah non, ça, c'est de moi.
Une très grande beauté formelle et une profondeur qui méritent à n'en pas douter la une de ces grands médias indépendants, je pouffe,  que sont le Monde et France Inter. Juste après Médiapart, n'exagérons pas.

Les morts du jours:

L'écologie, à la lecture des mantras de Nicolas Hulot, célèbre collectionneur écolo de voitures anciennes pas écolos qui semble préférer le discours à l'action. Il est vrai que c'est bien plus facile et populaire donc.

La citation du jour:

"Le temps est venu de se taire et d'agir". Mantra de moi-même, à l'usage des nantis et des artistes engagés. Je suis plié en 12, on dirait un livre en tissu de Camille fabriqué à partir d'un sac à pain.

Bon, je vous laisse une seconde fois. Il est temps de préparer le déménagement de deux artistes vers Strasbourg. Nous venons de commander deux semi-remorques. Camille est en effet arrivée avec deux petites plantes vertes. Luminosité, qualité de l'air, nourriture plusieurs fois par jour: les plantes ont grandi. Je sens que l'on ne va pas rigoler. Quant aux portraits de Pierre, il faudra patienter. L'artiste n'est pas satisfait du résultat.

samedi 9 mai 2020

9 mai 2020 - Covid-19 - Jardinière et slips DIM

9 mai.

J-2 avant le déconfinement. Tout le monde vont bien. Le titre du navet est très aguicheur. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour recruter de nouveaux lecteurs. J'espère qu'avec le mot "slip", je vais faire un malheur. Aucun rapport entre une jardinière et un slip me direz-vous. Ce n'est pas faux.

La Villa Médicis bouillonne. Dans deux jours, deux de nos artistes quitteront la Villa tout confort avec chauffage, eau et vins courants, repas élaborés, lave-vaisselle qui se remplit et se vide seul, lave-linge qui se remplit et se vide tout seul, Noémie pour le respirateur et le repassage  et tout et tout pour retrouver l'ambiance spartiate de leurs appartements estudiantins. Frigos vides, lave vaisselle manuel, lave-linge manuel, balai manuel. Eau courante aussi, mais froide en fin de mois.

Mettons nous tout d'abord dans l'ambiance  musicale de cet article, vous comprendrez pourquoi. C'est une pub DIM qui berça ma jeunesse à l'époque de la télé couleur, mais avec des pixels délavés.




Les slips DIM  du maire. Taille XS.
Ce n'est pas pour moi.
Tout le monde vont bien, je me répète mais c'est important. Nous sommes désormais protégés. La mairie vient en effet de nous livrer des masques en tissu fabriqués par une jeune couturière qui vient juste de s'installer dans le village. Et qui ne se nomme pas Fleuriane sinon on la confondrait avec la boulangère. C'est très gentil, même si je ne comprends pas notre maire par intérim. Les élections sont passées, il a décidé de ne pas se représenter et cela ne lui rapportera donc rien électoralement. A moins qu'il n'ait voulu se venger de la nouvelle équipe municipale qui n'était pas celle qu'il avait adoubée en distribuant des masques beurk.

Beurk en effet:  l'ouverture de l'enveloppe contenant lesdits masques nous a laissés dubitatifs. Et dans dubitatif il y a  hâtif, c'est du troisième degré.  Il faut dire que les tissus datent un peu, c'est le moins que l'on puisse dire et encore les photos ne rendent t'elles que très imparfaitement la qualité des tissages en question. Quant à la forme, n'en parlons pas. Mais un peu tout de même: suivez-moi.

Masques offerts par la mairie
de Breusch'. A porter sous
son pantalon, c'est préférable
- Chéri! On a reçu les masques de la mairie, viens voir!
Nous ouvrons l'enveloppe impatients à l'idée d'être enfin protégés des crachats des voisins et des postillons des collègues de bureau. Sans oublier le vomito des patients atteints par le coronatruc.
- Ah merde, 5 slips DIM! Y'a gourance! La couturière nous a refilé les calebuts  de son mari!
- Ils ont l'air propres non?  Tu vas les porter?
- Ben non, je vais avoir l'air ridicule. Trop petits les moule-bites. Je vais tordre du cul en marchant si je porte ça. Et ma voix risque de monter dans les aiguës. Cela ne marchera plus pour canaliser les artisses!
- Je te rappelle que ce sont des masques, pas des slips. Tu les mets sur le nez et la bouche.
- T'as raison, mais ce n'est pas évident.
- C'est bon?
- Nan, ils ont été portés récemment! 
Déçus nous décidons de voter blanc aux prochaines érections municipales. Petit coup de musique DIM, pour rester dans l'ambiance, vous pouvez faire un nouveau "clic" sur les vidéos.

Heureusement, nos artistes sont bien plus doués. Ces derniers jours, on a eu: atelier bois à Paris, atelier tissu à la Villa Médicis et atelier dessin dans cette même résidence. A Bordeaux, le gendarme artiste n'a rien produit si ce n'est des amendes avec un "e": il n'est pas amandiliculteur. Ou producteur d'amandes, mais avec un "a" cette fois.

Commençons par l'atelier bois. Nous reviendrons sur le reste lors d'un prochain article.

Gabriel vit à Paris avec Alice dans un appartement façon timbre poste, au 7ème étage sans ascenseur -c'est excellent pour la ligne- et cerné de fenêtres qui permettent une vue à 360° sur la capitale. Issu d'une famille d'agriculteurs du côté maternel, notre fils désormais chômiste intermittent décide de se lancer dans la culture d'herbes folles. Les fenêtres du couloir commun ne permettant pas d'installer une jardinière, Gabriel, issu d'un famille de menuisiers mais c'était il y a longtemps décide de se lancer dans la fabrication d'un support en bois pour poser les jardinières dessus. Support sécurisé afin que ces jardinières ne tombent pas 7 étages plus bas en tuant la concierge, veuve récente et éplorée, exploitée d'une façon éhontée par quelques riches propriétaires sans scrupules qui n'emporteront sans doute pas leurs vieilles pierres au Paradis. Encore faudrait-il qu'elles y accèdent au Paradis, mais rien n'est moins sûr. Gabriel est artiste aussi, dans le cinéma normalement. Il a voulu revenir au travail manuel. Nous verrons qu'il est préférable qu'il devienne le prochain Quentin Tarentino.

Echanges par téléphone avec le paternel pour caler la fabrication. Passage au Leroy-Merlin du coin pour acheter le nécessaire, muni évidemment du passeport Castaner qui permet d'infantiliser les français d'une façon qui étonne encore dans les couloirs de la moindre petite école Démocratique française. Les images parlant mieux qu'un long discours, suivons le montage du chef d'oeuvre pas à pas un peu plus loin dans ce chef-d'oeuvre littéraire en cours de rédaction.

Alice pourra désormais cuisiner pour son homme de délicieux petits plats aux herbes pour lui remonter un moral tombé au plus bas, comme la jardinière si elle n'est pas bien arrimée à la fenêtre, après la perte d'un premier contrat de travail. Juste après avoir passé le respirateur, fait la vaisselle et les carreaux. Et des vitres, il y en a.
- Papa, Alice travaille, elle. C'est moi qui fait tout dans la maison!
- Ok, fils, c'est exactement comme à la Villa Médicis. C'est le nouveau monde. Je ne voterai plus jamais Macron.


Assemblage dans l'atelier, qui sert de chambre, de cuisine,
de salle de bains, de chiottes et de bureau. Tout ça dans 12
mètres carrés, pour 600 boules par mois c'est scandaleux.
Je crois que je vais mettre mon gilet jaune.


Matériaux en bois

Perceuse nulle pour bricolos
fauchés du dimanche
Installation en cours
au dessus de la cour.
Les haubans sont placés
de chaque côté pour éviter
la chute sur la concierge
7 étages plus bas.
Photo pour montrer
que je sais dessiner
sur Whatsapp
Herbes folles sur toiture haussmannienne ou
vert de gris artistique. Espérons que la
fenêtre résiste.



Les contaminés du jour: 

Tous les pétochards de France et de Navarre: maires, sénateurs, patrons de régions, d'écoles, patrons, salariés, fonctionnaires qui attendent tout de l'état, avec cet absurde principe de précaution qui infantilise à tout va. Il faut dire que les recommandations du gouvernement portant sur les conditions de reprise dans les entreprises sont synthétisées dans un document de 64 pages, dont une consacrée au processus de désinfection du bouton de la photocopieuse du bureau 34, étage 3 du service des contentieux qui ne devrait pas chômer il est vrai dans les semaines qui viennent (voir les morts du jour). Quel contraste avec le comportement exemplaire de tous ces courageux qui ont tenu la baraque France tandis que les autres se planquaient de la tempête bien à l'abri de leur droit de retrait pour poltrons vindicatifs avinés et teintés de rouge, anciens poltrons jaunes faisant la loi sur d'affreux rond-points transformés en agora phobes de tout.

Les morts du jour:

La France encore, avec ces magistrats rouges écarlates façon Mao qui viennent d'ordonner la fermeture de l'usine Renault de Sandouville sur requête de la CGT. Au grand dam des autres syndicats, les vrais, qui louent la qualité du dialogue social sur le site (y compris FO, c'est dire) et des 800 intérimaires qui viennent de perdre leur job. Ce qui nous fait environ 3000 personnes dont 800 enfants laissées sur le carreaux grâce au sabotage systématique de Joseph-Adolf Martinez. A noter la rapidité de la prise de décision des juges rouges en question, à comparer avec les délais de la justice classique pour tous, quand il est question de vol, de violence conjugale ou de maltraitance sur enfants. Le célèbre "mur des cons" du syndicat de la magistrature a donc été reconstruit. Les maçons ne sont pas tous au chômage partiel.

La citation du jour:

"Il y a un précipice de chaque côté de vous. Un précipice de prudence et un précipice d'excès d'audace". Winston Churchill qui n'était pas un poltron lui. J'espère que nos décideurs ont lu Churchill.

Je vous laisse, je dois aller surveiller l'atelier couture, poser pour un portrait, tondre la pelouse et préparer le dîner. Il est temps que le confinement se termine.




mardi 5 mai 2020

5 mai 2020 - Covid-19 - In love with Marinette

5 mai 2020.

J-6 avant le déconfinement. L'excitation est à son comble, la digestion toujours difficile. Hier soir, on a eu riz cantonnais by Camille, coronavirus free (le riz, pas Camille). Mais comme on n'a plus de pruneaux dans les soutes, c'est un peu difficile quand ça passe par là et par là aussi. Je crois que ce soir, on a sushis. Je ne sais pas comment on va faire: ça va devenir très difficile.
- Arnaud, tu vas où?
- Chez le pépiniériste, chercher des pruniers. Il faut planter des arbres. C'est bon pour la planète et ça facilite la digestion. C'est le professeur Raoult qui l'a dit sur BFM.

Tout le monde vont bien. Surtout Marinette. Le temps est frais et gris. C'est de saison. Ah oui, les toutes premières cerises rougissent. Comme Marinette: nous verrons pourquoi plus loin.

Pas facile d'écrire et de se concentrer quand Camille est juste derrière ton bureau pour faire la cuisine. La musique est à donf et quelle musique! On dirait de la musique dodéca(co)phonique revue par le couple Booba, rappeur adulé par les adolescents pré-pubères et déculturés et Krzysztof Penderecki, compositeur adulé par les quinquas post-pubères et très cultivés. Dodécaphonique et  rythmée par Idir c'est idire que cela abîme les tympans. Les poils durs d'Hector sont tombés brutalement: le teckel ressemble vraiment à une knack. Heureusement, Camille chante en même temps: cela fait diversion, mais sans faire pleuvoir. C'est étonnant. Au programme du dîner familial: tarte au citron maison avec pâte maison aussi. Le tout recouvert d'une meringue maison aussi s'il vous plaît. Avec un tel fond musical, je crains que les oeufs ne tournent et que la meringue ne se transforme en omelette blanche. Nous verrons bien. Je suis au bout du rouleau, c'est le cas de le dire. Le four est en préchauffage depuis trois heures. J'ai appelé les équipes d'EDF  pour que la centrale nucléaire de  Fessenheim soit redémarrée au plus vite.  Il fait 35° dans la maison. C'est hot sous la hotte. Tellement chaud que le basilic que nous venons de planter pousse à vue d'oeil ou illico pesto, pouf pouf: on dirait du bambou en forêt humide asiatique. 

Je tente de reprendre le fil de ma narration. Ce n'est pas facile de rester concentrer avec Booba en fond sonore.

Déclaration d'amour
d'une diabétique
Le week-end dernier, j'offrais donc à Marinette, Paul et leur fille Christine un paquet de délicieux spaetzle(e) Stoeffler pour avoir un avis d'alsaciens éclairés sur ce nouveau produit.

Ce matin, à l'heure où coquerique le coq, je récupère comme à l'habitude le petit sac en plastique sur le perron de Marinette et Paul pour y glisser Fleuriane, la boulangère. Enfin la baguette Fleuriane. Parce que la boulangère et ses miches, elles ne rentrent pas dans le petit sac en plastique de Marinette. Sachons faire preuve de légèreté. Et là, surprise: un petit mot.

Le titre est aguicheur: Les alsaciens à poil! A table. Pardon.

C'est le retour de Marinette sur la dégustation de ce produit extraordinaire. Elle, Paul et Christine les ont goûtés. Le document ne ressemble pas à un testament: ils ne sont donc pas morts à l'issue de cette dégustation. Ouf.

Je vous laisse lire le billet, il vaut son pesant d'or. J'espère que Paul ne lit pas la Gazette, lui qui pensait encore jusqu'à dimanche qu'il faisait les meilleurs spaetzle de Breuschwikersheim.

Le petit billet est doux. Il y a en effet un coeur dessiné par Marinette. Troublant n'est-ce pas? A mon époque, pour draguer, tu offrais des fleurs, de l'or ou un diamant. Aujourd'hui, un simple sachet de spaetzle(s) suffit pour emballer.  C'est la crise! 

Que je vous rassure cependant, je crois que le coeur était destiné aux spaetzle(s). 

Cet après-midi, j'ai aperçu Marinette, toute guillerette. 

- Arnaud, mon Amazon!
- Oui Marinette?
- Je peux revoir ton spaetzle?
- ???
- Celui de Paul est trop gras.
- ???
- Et tu n'oublies pas de me livrer ta braguette demain matin!
- Baguette, Marinette, baguette. Pas braguette.
- Mais où ai-je donc la tête!

Alors bon. 

La tarte est toujours en cours d'élaboration. On vient de passer sur une musique façon muezzin à Marrakech. Normal, c'est le ramadan me direz-vous. On idirait encore Idir. Pourquoi est-il mort ce con? On se sent obligé de l'écouter pour communier, façon de parler, à la peine de ses fans.  La cuisine n'a pas encore explosé ni brûlé. On attend le retour de ma poule qui travaille sans télé, elle, pour nous ramener les oeufs. Le suspense est à son comble... Ah on me dit que ce n'est pas du Idir, mais du rock psychédélique. Comme la cuisine après le passage de Camille. Pouf pouf.

Les d(é)contaminés du jour:

Serge Lama, célèbre chanteur français chez les plus de 90 ans et connu pour son tube "Je suis malade du coronavirus". Je lis dans la presse à sensation du jour qu' un anticorps produit par le Lama pourrait prévenir le Covid-19 et en enrayer les premiers progrès chez un individu infecté. Nous sommes donc sauvés. Le lama est également un mammifère ridicule mais qui ne chante pas, lui, comme Serge. Cousin du chameau, comme Serge quand il chante "Femme, femme, femme", il est à peine moins ridicule que le dromadaire. Ce dernier n'en a qu'une alors que le dromadaire en a deux. Des bosses, je vous en prie. Le lama apparaît fréquemment dans les arts des civilisations pré-colombiennes, principalement dans la culture des Moche et dans la civilisation inca, merci Wiki. Serge Lama est moche aussi. Mais il va peut-être nous sauver. Il ne faut pas se fier aux apparences.

Camille attaque l'assemblage de l'appareil au citron avec la pâte à tarte. Tout va bien, la pâte est bien en dessous de l'appareil. Et réciproquement. La cuisine est sens dessus-dessous. Et réciproquement aussi.

Les morts du jour:

Le Sénat, qui vient de voter contre le plan de déconfinement du gouvernement. Gérard Larcher est de plus en plus lourd. Au sens propre, comme au sens figuré. Effet du confinement sans doute. Et dans confinement, il y a confit. Le Sénat sert-il la France? La réponse est non. Le Sénat ne sert à rien.

Camille attaque la meringue. Avec le batteur. C'est chouette le bruit du batteur: ça couvre la musique. Et on dirait du Serge Lama. Qui en a deux, comme le dromadaire, son cousin.

La citation du jour:

"Il serait inacceptable de sortir demain de la crise du Covid-19 pour mourir de la pollution de l’air ». Des élus verts aficionados de Greta Truc. Personnellement, je préfère mourir libre le nez collé au pot d'échappement de la bagnole qui me précède que confiné le nez collé aux vitres en admirant la mer au loin  qui me nargue avec ses ondulations d'écume.
- Arnaud?
- Oui Marinette?
- Pour les ondulations, j'suis là!

Camille a terminé sa tarte. C'est un chef d'oeuvre. La tarte. Et Camille aussi. La preuve en images avec un vernissage en quasi live.


Avec deux mains, c'est plus sûr.  Présentation
très académique façon statuaire grecque

Avec une main... Oulala oulala...
Cela penche un peu non?
 
Situation rétablie. Deux mains. Et hop!

Camille, prête à déguster. On dirait Amélie Poulain.
Etonnant non?

Tarte au citron meringuée maison by Camille.
Villa Médicis, Breusch', mai 2020
Catalogues Christies, Sotheby's et La Redoute.




dimanche 3 mai 2020

3 mai 2020 - Covid 19 - 1256ème dimanche de confinement

3 mai mais...

C'est Dimanche. Il nous reste une grosse semaine avant de déconner à fond (déconfiner en technocratie).  En mai, fait ce qu'il te plaît, sauf en mai 2020. Pas de bol, nous sommes en 2020. Et moi zaussi.

Fleuriane, la boulangère masquée
Fleuriane la boulangère se porte à merveille bien que toujours masquée. Elle est en formes, au pluriel, comme tous les confinés. Et ressemble à une cane comme toutes les personnes masquées. Ce matin, j'y suis allé en footinge façon de faire un peu de sport mais pas trop. J'arrive au comptoir, essoufflé après une course effrénée de 400 mètres environ c'est énorme. Je suis tout rouge, ça tombe bien, gnark gnark, c'est la couleur de ma zone.
- Ben Arnaud, ça ne va pas? Des difficultés respiratoires? Tu ne bouges pas, j'appelle le Samu!
- Nooooonnnn! C'est juste..... Juste..... Je reprends...... Le...... Sport.... Tu connais Usain Bolt?
- Ben non, pas de bol.  Mais, me voilà rassurée. 5 Gauloises brunes alors?
- Ben ouais, comme d'hab'! Et tu n'oublies pas les 5 baguettes. Bien cuites, comme moi.

Dimanche, c'est routine pesée sur la balance: le chiffre doit rester confidentiel. Mon appli indique 500 calories dépensées. Hier on a emmagasiné 5000 calories au bas mot. Par personne, je le précise. Je viens donc de disperser à peine 10% de gras. C'est peu. Mais c'est un début.

Elysée Villatte, Pillac, 1963.
Moi, Breusch, mai 2020.
Dimanche, c'est aussi contrôle de la pilosité: cheveux et barbe. Oulala, oulala. Il est temps que les coiffeurs déconfinent. Ce matin, j'ai hurlé en entrant dans la salle de bains et en voyant un ermite hirsute dans le miroir. L'impression de ressembler à Elysée Villatte, célèbre ermite ayant vécu à Pillac dans les années 70 et qui fit l'objet d'un reportage dans Paris Match en 1963. On peut visionner le film culte en fin de blog. C'est gratuit: vous êtes le produit. Solenn quant à elle fait des expériences capillicoles avec un rinçage au vinaigre de ses cheveux qui poussent aussi. Très pratique, c'est un deux-en-un: les cheveux brillent et les parois de douche aussi, le calcaire étant dissous par l'acide acétique. Eviter le vinaigre aromatisé aux échalotes de Bretagne si tu ne veux pas perdre tous tes amis et/ou des colocataires.
- Ne t'inquiète pas papa, j'ai prix celui aromatisé à l'ail!
Ma fille vient de perdre ses colocataires. Ses parents donc.

Coquillettes du Bas-Rhin
Tout le monde vont bien. Suzanne, Henri, Marinette, Paul et Christine, les petits voisins ont la patate: je viens de leur offrir des spaetzle Stoeffler, un nouveau produit que nous venons de lancer dans toutes les épiceries fines de France et de Navarre, sans tenir aucun compte des zones rouges, oranges ou vertes: y nous font chier les sur-diplômés de la fonction publique avec leur zonage!

Les spätzle sont des sortes de nouilles aux oeufs alsaciennes. De la farine ultra pure issue du coeur du grain blé, des oeufs ultra frais et plein air, du sel ultra marin, du plastique autour et hop! Facile à préparer: 250 grammes de beurre 1/2 sel, une poêle bien chaude et tu fais revenir les nouilles pour les faire dorer à point, comme quand tu bronzais sur les plages en été lorsque la coronavirus n'avait pas encore frappé aux portes de tes alvéoles pulmonaires.  A déguster en accompagnement d'une choucroute pour amener des légumes dans la ration, ou de n'importe quoi d'autre de calorique. Eviter l'omelette à base d'oeufs, si tu ne veux pas terminer le repas défoncé à l'albumine.

Aux sources d'Alsacerie
Pour beaucoup d'alsaciens confinés hors zone rouge, ces spaetzle(s) sont une sorte de madeleine de Proust, célèbre écrivain somnifère qu'il est bon de relire en ces temps de confinement. Pour moi aussi, car mon arrivée en Alsacerie n'est pas le fruit du hasard. Juste un retour aux sources. Mais de riesling. Je suis en effet tombé sur un document qui prouve mes origines alsaciennes en rangeant de vieux papiers familiaux (j'ai déjà fait 12 fois les vitres, taillé 14 fois la haie, repeint 3 fois la maison: je commençais à m'emmerder). Mon grand-père Edouard, bon vivant s'il en était avec diabète, cholestérol et tout et tout, est en effet devenu membre d'une confrérie alsacienne en 1966, juste avant ma naissance. C'est un retour aux sources en quelque sorte. Non minérales c'est encore meilleur. N'oublions jamais que "l'eau, c'est pour les canards!", célèbre maxime d'une grand-mère mariée à un bon vivant diabétique donc et qui buvait encore des bulles sur son lit de mort juste avant d'expirer son dernier souffle, sans aspirateur et sans l'aide du coronavirus.

Ruche bio. Villa Médicis
En retour de ce présent culinaire (mais je crois que c'est gratuit tout compte-fait,  un simple geste de gentillesse), Marinette m'a offert un petit bouquet de muguet de son jardin. A mon époque, ce sont les hommes amoureux qui offraient des fleurs à Madame, où à celle qui remplaçait Madame mais en cachette alors. Les symptômes du coronavirus sont décidément très étonnants. Entre Marinette et Fleuriane, mon coeur balance désormais. 

Dimanche, c'est aussi jardinage. Nous récoltons le miel bio de notre ruche naturelle découverte lors d'une taille de haie dominicale façon art topiaire. Les quantités sont certes minimes, mais par ces temps qui marchent lentement, l'autosuffisance alimentaire se cultive au quotidien. En plus ce ne sont pas des abeilles qui la peuplent, mais des sortes de guêpes. Nous verrons si la récolte tient malgré tous ses promesses. 

Dimanche, c'est aussi le jour où l'on s'écharpe à table sur des sujets politiques.

La France est divisée, on le savait déjà, mais en trois. Zone rouge, zone orange et zone verte. Retour en 1940 avec la zone libre et la zone occupée. Solenn est ravie, passionnée qu'elle est par cette période de l'Histoire. A l'est, les communistes. C'est nous. Je crois que je ne vais pas le supporter et que je vais voir rouge avec ce gouvernement qui godille à vue, la peur au ventre. Vue imprenable sur Moscou grâce à une visibilité exceptionnelle liée à cette baisse fantastique de la pollution. Les collapsologues sont en transe. Greta Truc connaît son premier orgasme. Les Indiens voient l'Himalaya au loin. Les Alsaciens voient Moscou. Je crois que je vais devenir écologiste radical. Vert teinté de rouge donc, façon écologie punitive. J'hésite encore, comme j'hésite entre l'achat d'une tomate bio du Maroc qui consomme du mazout pour venir jusqu'à nous et récoltée par des ouvriers payés mais pas trop, mineurs pour certains d'entre-eux  et une tomate  conventionnelle d'ici qui bouffe du mazout aussi,  mais pour pousser sous serre et récoltée par des ouvriers payés normalement avec couverture sociale et tout et tout.

A l'ouest, les verts. Vue imprenable sur l'Océan avec New-York tout au fond à condition que le temps soit dégagé. Les plages restent fermées. Alors que le métro de Paris va ouvrir. Comprenne qui pourra. Je crois que je vais vraiment mettre mon gilet jaune. Voire le rouge.

Au centre, les orange. Le Modem quoi. Ils ne voient ni Moscou, ni New-York. Les fesses entre deux chaises. Ce doit être atroce. 

Quand tu es communiste - rouge donc-  tu ne peux pas aller librement chez les centristes, ni chez les verts, sous peine de finir au goulag. A force de rester à Breusch', on va finir par prendre racine.

Je ne sais pas si nous survivrons. 

Les contaminés du jour.

Renaud Muselier, président Les Républicains de la région PACA qui accuse la grande distribution d'avoir planqué des masques en pleine pandémie avant de les vendre au prix fort dans leurs magasins et qui menace de faire un procès à Michel-Edouard et à Carouf. Jaloux, Renaud Muselier n'a pas réussi, lui, à fournir des masques à ses soignants. C'est un métier que de savoir acheter et qui requiert quelques compétences en assumant une certaine prise de risques. Décider, agir et se taire: tout l'opposé des actions de ce monsieur Muselier, digne héritier de Mr Gaudin. Il me semblait qu'aux Républicains, on avait compris que l'esprit d'entreprendre était souvent plus efficace que l'esprit normatif des technocrates pour trouver des solutions opérationnelles et efficaces. Ben non. Les Républicains sont perdus. Ils étaient libéraux et  attendent désormais tout de l'Etat. Quant à la prise de risque, même le sénateur Les Républicains Retailleau y a renoncé, envisageant un recours au Conseil d'Etat parce que la responsabilité des élus serait trop importante à ses yeux dans la gestion du déconfinement. Des pleutres et des poltrons. A ce rythme là, la droite libérale et sociale devrait perdre le peu qu'il lui reste de son électorat et nous perdre aussi, nous les français. Et moi avec. Ce serait une première. 

Les morts du jour:

Idir, légende de la musique kabyle, et défenseur de la culture de Bébert. C'est Camille qui nous a annoncé la larme à l'oeil et le rimmel en goguette cette disparition au déjeuner dominical. 
- Arnaud, c'est pas Bébert, c'est berbère...
- Ah oui, tu as raison. Bébert, c'est celui qui porte un béret. Alors qu'Idir porte une kippa, comme tous les berbères.  Suis-je bête!
- Pas une kippa, un keffieh!
- Ah zut. S'cuse, mais Sadate.
Personnellement, je n'ai pas pleuré et j'ai repris deux fois de la brandade de morue maison, malgré le ramadan. Et deux coups de blanc donc. Cette musique est comme celle de Bretagne. Elle ne fait pas pleurer, si ce n'est le ciel. Et Camille donc. Mais c'est une exception. Camille.

La citation du jour:

"En mai fait ce qu'il te plaît". Christophe Castaner, avant que d'être démenti par le ministre Olivier Véran, puis confirmé par Sybeth Ndiaye, qui vient de se faire engueuler par Emmanuel Macron parce qu'elle est nulle (c'est dans son prénom d'ailleurs) et que les français ne comprennent rien à cette cacophonie. Nous attendons avec impatience la position d'Edouard Philippe, qui devrait confiner cette maxime. Ou confirmer. Ou pas. C'est selon. Et en même temps, c'est pareil. Recommandons à nos gouvernants de jamais se faire conseiller par des technocrates ou des conseillers obscurs qui n'auront pas à répondre des résultats. Je crois qu'Emmanuel me lit. On peut toujours rêver, ce n'est pas interdit.


Muguet du 1er mai par Marinette, fleuriste
contrariée par des mesures absurdes.

Elysée Villatte, c'est juste en dessous. Rappelons que c'est à Pillac que je fus baptisé et marié. Pillac est en zone verte. A plus de  100 km de la Villa Médicis. Je ne sais pas si je vais survivre longtemps.



Je vous laisse. Camille est dans la cuisine et ça sent le brûlé. Elle est en train de cuisiner des spaetzle Stoeffler.
- Camille, tu ne trouves pas que cela sent le brûlé?
- Si, mais c'est normal, y'a un spaetzle qui s'est échappé de la poêle et qui est tombé sur la plaque. Il est tout noir et ça fume beaucoup. Tu veux que j'appelle le 18?

vendredi 1 mai 2020

1er mai 2020 - Covid-19 - Fête du télétravail

1er mai.

C'est la fête du travail. Nous y reviendrons.

Météo venteuse. Météo pluvieuse. Tout le monde vont bien. Juste la digestion de la croziflette d'hier soir by Camille qui nous fait penser à une possible attaque du coronavirus sur notre système digestif. La maison embaume le reblochon de bas en haut. J'espère que ce fromage est virucide. Le village est encore endormi à l'heure de la boulangère. La Villa Médicis aussi.

1er mai. Jour de muguet. Dans un élan d'absurdité Le gouvernement demande à ce que les français se jettent sur les brins de cette fleur des bois cultivée intensivement pour sauver nos interlocuteurs tandis qu'il interdit aux fleuristes d'ouvrir leurs boutiques. Brin de folie chez les technocrates. Heureusement, nous en avons sur le golf de la Villa dans ce petit espace de liberté que j'ai préservé dans mon gazon à l'anglaise.

1er mai. Jour de manifestations en cette fête du travail. Bonne nouvelle, il devrait  pleuvoir sur les manifestants. De quoi refroidir certaines ardeurs révolutionnaires et éteindre les mèches des cocktails molotov.

Cette année, la fête du travail s'est transformée en fête du télétravail. Et grâce au confinement, on ne verra pas la frimousse de Joseph-Staline Martinez à la télé toute la journée. C'est un vrai soulagement. Manifestations interdites. Une bonne vieille dictature a du bon. Interdites pour des raisons sanitaires certes, mais comptons sur les français pour s'indigner bruyamment. Nous allons découvrir les télé-manifestations.

Personnellement, je trouve que nos gouvernants ont mal joué. Il me semble que c'était l'occasion ou jamais de se débarrasser une bonne fois pour toute des rouges. Explications. Tu autorises la manif par décret préfectoral. Voire tu l'encourages. Allez les rouges! Les maoïstes manifestent, serrés les uns contre les autres. Anti-distanciation anti-sociale, façon d'être contre, c'est génétique.  Le virus, accroché dans la moustache de Léon-Trotsky Martinez passe au voisin. Puis au suivant. Et ainsi de suite jusqu'au dernier des manifestants, un black block en général. Et hop. Tous coronavirusés! De quoi faire les gros titres le lendemain:

"A l'instar de leur syndicat, 10 000 cégétistes en réanimation après une manif contre la distanciation anti-sociale!"

Et comme il n'y a pas assez de places en réa en France, tu les expédies en vol sanitaire en Russie, au Vénézuéla, en Corée du Nord. L'occasion pour eux de vivre au quotidien leur idéal. Zou! Au goulag!

Adolf Bardella vomissant, soutenu
par Marine. Il a juste eu le temps
se retourner pour ne pas gerber
sur Jeanne.
Les rouges éradiqués, occupons nous des bleu-blanc-rouge. Marine-Adolf quant à elle a réussi à aller déposer une gerbe, blurp,  aux pieds de la statue de Jeanne d'Arc, célèbre Femen du XVème siécle. Elle ne peut s'empêcher de faire tout comme son papa. Alors que Solenn non.  Masquée évidemment, en cohérence avec ses demandes répétées de rendre obligatoire le port du masque pour tous dès tout de suite maintenant. Marine ne regarde par les infos BFM ni ne lit les journaux: elle ne sait pas qu'il n'y a pas assez de masques en France.  C'est accompagnée de Jordan-Augusto Bardella et  entourée de personne qu'elle a sourit béatement aux photographes. C'est idiot de sourire quand tu portes un masque mais passons. Cette cérémonie très symbolique est une véritable performance en ces temps de coronavirus: gerber en portant un masque, ce n'est pas facile. Heureusement, elle a réussi à l'enlever juste avant de vomito, et juste après que Jordan ait déposé sa gerbe le premier, évitant de justesse le bouquet de fleurs et les pieds de Jeanne qui en a vu d'autres, heureusement pour la France. Dégoûtée, Jeanne décide de renier ces patriotes de pacotille. Zou! Au goulag aussi, mais à droite.


Soyons rassurés, les syndicats savent être créatifs. Frustrés de ne pouvoir battre le pavé en balançant ces mêmes pavés, le cégété a lancé un appel pour manifester quand même, mais aux fenêtres et aux balcons, en tapant des casseroles les unes contre les autres pour faire du bruit. Ce qui ne permet pas de lever le poing droit façon lutte finale. Le coronavirus a des effets insoupçonnables. Cette créativité permet de démontrer que Coluche n'avait pas raison. La CGT évolue, comme le cancer. Elle vient d'inventer la télé-manifestation. Tu manifestes, mais de chez toi. Je crois que je vais m'en inspirer pour manifester contre certaines dérives insupportables constatées depuis ces semaines de confinement.


Nous devrions connaître un déconfinnement agité: CGT aux balcons, prémices de révolution!

Pendant ce temps, à la Villa, on continue de travailler vaille que vaille. Le premier mai n'est pas férié pour tout le monde.  Aquarelles, crayonnés, desserts: la journée a été riche! Mais plutôt que de longs discours, assistons à ce vernissage de jour férié. 

Série 1: natures mortes culinaires par les artistes qui quittent généralement la cuisine précipitamment une fois l'estomac rempli.


Fleurianne, croûte de fromage
Attendant Isa pour être rangés.
 Nature morte
sur granit poli de cuisine Schmidt











Verre sale. Croûtes ou miettes.
Attendant Arnaud pour être rangés.
 Nature morte
sur granit poli de cuisine Schmidt



Couverts sales et pot de miel.
Attendant Noémie pour être rangés.
 Nature morte
sur granit poli de cuisine Schmidt


Série 2: aquarelles, esquisses et dessert par Solenn, célèbre artiste autodidacte de la Villa.

Portrait de Pierre, avec l'ombre de mon appareil photo en
bas à droite. Crayonné rapide en extérieur.

Paysage de Nouvelle-Zélanderie - Hiver 2019.
Nous avons bien fait d'y aller avant le coronavirus: ouf!
Soleil couchant maori. Mais je crois que la photo
est à l'envers!

Dessert du 1er mai. Avec un soupçon de rouge CGT, mais juste
ce qu'il faut.

Bon, on passe les contaminés du jour, les morts du jour et la citation. Je viens de m'apercevoir que je vis dans un département ROUGE. Je crois que je vais vraiment finir par mettre mon gilet jaune.


Marine-Adolf Vomito, mais sans
masque. Par un artiste anonyme et
c'est mieux comme ça.