samedi 9 mai 2020

9 mai 2020 - Covid-19 - Jardinière et slips DIM

9 mai.

J-2 avant le déconfinement. Tout le monde vont bien. Le titre du navet est très aguicheur. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour recruter de nouveaux lecteurs. J'espère qu'avec le mot "slip", je vais faire un malheur. Aucun rapport entre une jardinière et un slip me direz-vous. Ce n'est pas faux.

La Villa Médicis bouillonne. Dans deux jours, deux de nos artistes quitteront la Villa tout confort avec chauffage, eau et vins courants, repas élaborés, lave-vaisselle qui se remplit et se vide seul, lave-linge qui se remplit et se vide tout seul, Noémie pour le respirateur et le repassage  et tout et tout pour retrouver l'ambiance spartiate de leurs appartements estudiantins. Frigos vides, lave vaisselle manuel, lave-linge manuel, balai manuel. Eau courante aussi, mais froide en fin de mois.

Mettons nous tout d'abord dans l'ambiance  musicale de cet article, vous comprendrez pourquoi. C'est une pub DIM qui berça ma jeunesse à l'époque de la télé couleur, mais avec des pixels délavés.




Les slips DIM  du maire. Taille XS.
Ce n'est pas pour moi.
Tout le monde vont bien, je me répète mais c'est important. Nous sommes désormais protégés. La mairie vient en effet de nous livrer des masques en tissu fabriqués par une jeune couturière qui vient juste de s'installer dans le village. Et qui ne se nomme pas Fleuriane sinon on la confondrait avec la boulangère. C'est très gentil, même si je ne comprends pas notre maire par intérim. Les élections sont passées, il a décidé de ne pas se représenter et cela ne lui rapportera donc rien électoralement. A moins qu'il n'ait voulu se venger de la nouvelle équipe municipale qui n'était pas celle qu'il avait adoubée en distribuant des masques beurk.

Beurk en effet:  l'ouverture de l'enveloppe contenant lesdits masques nous a laissés dubitatifs. Et dans dubitatif il y a  hâtif, c'est du troisième degré.  Il faut dire que les tissus datent un peu, c'est le moins que l'on puisse dire et encore les photos ne rendent t'elles que très imparfaitement la qualité des tissages en question. Quant à la forme, n'en parlons pas. Mais un peu tout de même: suivez-moi.

Masques offerts par la mairie
de Breusch'. A porter sous
son pantalon, c'est préférable
- Chéri! On a reçu les masques de la mairie, viens voir!
Nous ouvrons l'enveloppe impatients à l'idée d'être enfin protégés des crachats des voisins et des postillons des collègues de bureau. Sans oublier le vomito des patients atteints par le coronatruc.
- Ah merde, 5 slips DIM! Y'a gourance! La couturière nous a refilé les calebuts  de son mari!
- Ils ont l'air propres non?  Tu vas les porter?
- Ben non, je vais avoir l'air ridicule. Trop petits les moule-bites. Je vais tordre du cul en marchant si je porte ça. Et ma voix risque de monter dans les aiguës. Cela ne marchera plus pour canaliser les artisses!
- Je te rappelle que ce sont des masques, pas des slips. Tu les mets sur le nez et la bouche.
- T'as raison, mais ce n'est pas évident.
- C'est bon?
- Nan, ils ont été portés récemment! 
Déçus nous décidons de voter blanc aux prochaines érections municipales. Petit coup de musique DIM, pour rester dans l'ambiance, vous pouvez faire un nouveau "clic" sur les vidéos.

Heureusement, nos artistes sont bien plus doués. Ces derniers jours, on a eu: atelier bois à Paris, atelier tissu à la Villa Médicis et atelier dessin dans cette même résidence. A Bordeaux, le gendarme artiste n'a rien produit si ce n'est des amendes avec un "e": il n'est pas amandiliculteur. Ou producteur d'amandes, mais avec un "a" cette fois.

Commençons par l'atelier bois. Nous reviendrons sur le reste lors d'un prochain article.

Gabriel vit à Paris avec Alice dans un appartement façon timbre poste, au 7ème étage sans ascenseur -c'est excellent pour la ligne- et cerné de fenêtres qui permettent une vue à 360° sur la capitale. Issu d'une famille d'agriculteurs du côté maternel, notre fils désormais chômiste intermittent décide de se lancer dans la culture d'herbes folles. Les fenêtres du couloir commun ne permettant pas d'installer une jardinière, Gabriel, issu d'un famille de menuisiers mais c'était il y a longtemps décide de se lancer dans la fabrication d'un support en bois pour poser les jardinières dessus. Support sécurisé afin que ces jardinières ne tombent pas 7 étages plus bas en tuant la concierge, veuve récente et éplorée, exploitée d'une façon éhontée par quelques riches propriétaires sans scrupules qui n'emporteront sans doute pas leurs vieilles pierres au Paradis. Encore faudrait-il qu'elles y accèdent au Paradis, mais rien n'est moins sûr. Gabriel est artiste aussi, dans le cinéma normalement. Il a voulu revenir au travail manuel. Nous verrons qu'il est préférable qu'il devienne le prochain Quentin Tarentino.

Echanges par téléphone avec le paternel pour caler la fabrication. Passage au Leroy-Merlin du coin pour acheter le nécessaire, muni évidemment du passeport Castaner qui permet d'infantiliser les français d'une façon qui étonne encore dans les couloirs de la moindre petite école Démocratique française. Les images parlant mieux qu'un long discours, suivons le montage du chef d'oeuvre pas à pas un peu plus loin dans ce chef-d'oeuvre littéraire en cours de rédaction.

Alice pourra désormais cuisiner pour son homme de délicieux petits plats aux herbes pour lui remonter un moral tombé au plus bas, comme la jardinière si elle n'est pas bien arrimée à la fenêtre, après la perte d'un premier contrat de travail. Juste après avoir passé le respirateur, fait la vaisselle et les carreaux. Et des vitres, il y en a.
- Papa, Alice travaille, elle. C'est moi qui fait tout dans la maison!
- Ok, fils, c'est exactement comme à la Villa Médicis. C'est le nouveau monde. Je ne voterai plus jamais Macron.


Assemblage dans l'atelier, qui sert de chambre, de cuisine,
de salle de bains, de chiottes et de bureau. Tout ça dans 12
mètres carrés, pour 600 boules par mois c'est scandaleux.
Je crois que je vais mettre mon gilet jaune.


Matériaux en bois

Perceuse nulle pour bricolos
fauchés du dimanche
Installation en cours
au dessus de la cour.
Les haubans sont placés
de chaque côté pour éviter
la chute sur la concierge
7 étages plus bas.
Photo pour montrer
que je sais dessiner
sur Whatsapp
Herbes folles sur toiture haussmannienne ou
vert de gris artistique. Espérons que la
fenêtre résiste.



Les contaminés du jour: 

Tous les pétochards de France et de Navarre: maires, sénateurs, patrons de régions, d'écoles, patrons, salariés, fonctionnaires qui attendent tout de l'état, avec cet absurde principe de précaution qui infantilise à tout va. Il faut dire que les recommandations du gouvernement portant sur les conditions de reprise dans les entreprises sont synthétisées dans un document de 64 pages, dont une consacrée au processus de désinfection du bouton de la photocopieuse du bureau 34, étage 3 du service des contentieux qui ne devrait pas chômer il est vrai dans les semaines qui viennent (voir les morts du jour). Quel contraste avec le comportement exemplaire de tous ces courageux qui ont tenu la baraque France tandis que les autres se planquaient de la tempête bien à l'abri de leur droit de retrait pour poltrons vindicatifs avinés et teintés de rouge, anciens poltrons jaunes faisant la loi sur d'affreux rond-points transformés en agora phobes de tout.

Les morts du jour:

La France encore, avec ces magistrats rouges écarlates façon Mao qui viennent d'ordonner la fermeture de l'usine Renault de Sandouville sur requête de la CGT. Au grand dam des autres syndicats, les vrais, qui louent la qualité du dialogue social sur le site (y compris FO, c'est dire) et des 800 intérimaires qui viennent de perdre leur job. Ce qui nous fait environ 3000 personnes dont 800 enfants laissées sur le carreaux grâce au sabotage systématique de Joseph-Adolf Martinez. A noter la rapidité de la prise de décision des juges rouges en question, à comparer avec les délais de la justice classique pour tous, quand il est question de vol, de violence conjugale ou de maltraitance sur enfants. Le célèbre "mur des cons" du syndicat de la magistrature a donc été reconstruit. Les maçons ne sont pas tous au chômage partiel.

La citation du jour:

"Il y a un précipice de chaque côté de vous. Un précipice de prudence et un précipice d'excès d'audace". Winston Churchill qui n'était pas un poltron lui. J'espère que nos décideurs ont lu Churchill.

Je vous laisse, je dois aller surveiller l'atelier couture, poser pour un portrait, tondre la pelouse et préparer le dîner. Il est temps que le confinement se termine.




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