dimanche 12 avril 2020

12 avril 2020 - Covid-19 - Ang-ohlala

12 avril 2020. Dimanche de Pâques.

Toujours confinés. Nous avons relégué la chasse aux œufs traditionnelle aux calanques grecques. Calendes grecques. S'cuse, mais à force d'être confiné à la Villa Médicis de Breusch', je rêve d'ailleurs.  Cela fait désormais 4 semaines qu’on cherche désespérément des œufs frais dans les supermarchés sans trouver la moindre coquille. Ras le bol. On vient de décider de supprimer Pâques. Indigestion.  Du coup on va s’emmerder, je le sens. 

Tout le monde vont bien. Les morts devraient ressusciter aujourd'hui si tout se passe bien. J'espère qu'il y aura des exceptions. 

La balance du dimanche indique 105 kg, dont 3 kg de cheveux supplémentaires. Il faut que je trouve une solution pour aller chercher du merlan à Monein.

Puisqu’on ne peut plus partir se promener, ni aller en week-end ni aller en vacances, on va voyager par d’autres moyens.
Un peu de curiosité donc.  Allons de ce pas en Angola, munis de nos passeports et autorisations de déplacements de Castaner, le Gaston Lagaffe de l’Intérieur. Et rendons visite à Thomas, jeune homme bien sous tous rapports bien qu’un peu plus grand que moi, accessoirement filleul de moi-même et déconfiné tout là-bas c’est loin.

Lassé par cette vie superficielle de Francerie où bien qu’ayant tout à l'oeil (éducation, santé, musées nationaux pour les moins de 25 ans, chômage et tout et tout) on passe son temps à râler, manifester, faire grève, porter un gilet jaune voire démolir des banques, des restaurants pour tuer le temps et quelques riches ou policiers en passant, Thomas décide d’aller voir ailleurs et de partir en mission pour deux années.

Premier choix : trouver la destination. C’est cornélien. L’Alsace? Trop dangereux avec tous ces malades qui toussent avant de mourir en passant le respirateur. L’Europe ? Pareil qu’ici bien qu’avec une proportion de révolutionnaires dans la population bien moins importante. L’Asie ? Trop risqué avec tous ces pangolins cuisinés dans les nems.  L’Amérique ? Déjà fait. Il reste l’Afrique. Go ! 
L’Afrique oui, mais quelle Afrique ? Francophone ? Lusitanienne ? Anglophone ? Nouveau choix cornélien. Perception de la mappemonde. Prise d’élan pour la faire tourner, on pose le doigt au hasard… Là !
Château Rouge, Paris, XVIIIème arrondissement. L’Afrique francophone mais à Paris. Mouais.  La simple idée de rejoindre sa sœur Castafiorette dans la capitale le rebute. Issu d’une famille de tricheurs (que l’on se rappelle les parties truquées de Bonne Paye au Bernou), il n’hésite pas un instant à refaire tourner la Terre une nouvelle fois. Basketteur hors pair, il se saisit de la mappemonde et hop hop hop, un dribble sur Martin, un deuxième sur Jean, petit saut, petit pont sur Luc et re-hop un slam dunk ! 3 points sous les vocalises hystériques de Castafiorette. C’est exceptionnel ! Bon, la terre ronde en plastoc est écrabouillée, éparpillée façon puzzle dans la chambrée. Un morceau traîne négligemment sur la pile de linge sale haute comme ça. Il s’en saisit :
- Là ! Ango ! Là! Oh la la ! C’est marqué dessus.
Le choix était fait : destination l’Ango! Go!

Comme nous tous, ce pays ne lui dit rien. Wikipedia sur le clavier. Recherche. Ah zut, c’est Angola. Le morceau cassé posé sur la chaussette orpheline était incomplet.  En Afrique donc. Parfait. Préparation du départ : 2 shorts, 2 paires de tongs, 2 tee-shirts. Il s’agit de partir le sac et le cœur légers. 12 bocaux de foie gras, 20 de confits. Il ne s’agit quand même pas de mourir de faim à peine arrivé à Luanda.
La destination est donc choisie. 
L’Angogolala est un grand pays de 25 millions d’habitants (attention, ces chiffres sont ceux d’avant la pandémie de coronavirus), démocratique mais pas trop encore et ruiné par des décennies d’une guerre fratricide entre les communistes de Liliane et les pro-coloniaux portugais soutenus par Facebook. Ou la CIA c'est pareil. Ancienne colonie portugaise, on y parle la langue de Linda de Suza, célèbre Castafiore lusitanienne mais également des langues bantoues comme le umbundu, le kingongo, le kimbundu, le tchokwé, le nganguela et le kwanyama merci Wiki.
Bien que riche en pétrole et en diamants, le pays est pauvre et je vais vous en décrire quelques caractéristiques afin que vous puissiez mesurer toute la chance que nous avons de vivre en Francerie avant que d’enfiler vos gilets jaunes au mois de mai. Ouvrons les yeux en cessant de respirer, on ne sait jamais.

L’Angola est un très grand pays d’Afrique subsaharienne peuplés d’Africains c’est logique. Bordé par l’Océan Atlantique à l’Est, et par un océan de misère à l’Ouest, au Sud et au Nord et au milieu aussi.

La population est jeune, très jeune puisque 65% de la population a moins de 25 ans. Les Epahd sont très peu nombreux. On ne se souvient pas d’avoir vu une manifestation de retraités, ni de jeunes prébubères lycéens défendant leur retraite: c’est dire le niveau des utopies d'une certaine jeunesse de France.  Il n’y a en fait pas de pensions de retraite puisque les gens meurent bien avant 60 ans. Thomas est déjà considéré comme une personne âgée, c’est dire. 

Infrastructures. En France, on a les intermittents du spectacle (les chômistes permanents désormais pour cause de Coronavirus). En Angolerie, ils ont les intermittents de l’électricité. Chez nous, le courant est continu. Là-bas, Le courant est alternatif, au sens propre comme au sens figuré. Difficile dans ces conditions de réussir la cuisson de l’agneau de Pâques, les pauvres. Tu démarres la cuissot  du cuisson, enfin l'inverse, le dimanche de Pâques et tu termines aux Rameaux. C'est un peu sec. Idem pour l’eau qui n’est courante que dans les rivières nombreuses qui girafent le pays. Qui zèbrent la contrée veux-je dire.  Se déplacer n’est pas simple non plus mais il suffit d’avoir du temps et de la chance pour rallier un point A à un point B, points rarement bien alignés l’un en face de l'autre ce qui complique encore les déplacements. 

Monnaie. Le Kwanza qui vaut 0.0016 euros. Une bouteille de Coca coûte environ 200 kwanzas. Le revenu moyen mensuel par habitant est de moins de 300 dollars soit 170 000 kwanzas. Chaque Angolais peut donc s’acheter 850 canettes de Coca par mois. C’est énorme. Et c’est sans doute ce qui explique que les Angolais semblent si heureux. Le coca est par ailleurs un excellent virucide, c'est le professeur Raoult qui le dit.

Nourriture. Pas de supermarchés comme en France. Ou très peu. Des marchés noirs pour la plupart et pas que de monde. C’est le règne de la débrouille et de l’économie informelle, avec une planification étatique à horizon de la journée quand tout va bien et une planification familiale à horizon du prochain repas quand tout va bien aussi. Comme me l’expliquait le filleul après avoir visionné une photo d’un rayon Carouf pillé par les riches français paniqués à l’idée de manquer de PQ, en Angolala, c’est quand les rayons sont pleins que tu prends une photo. Kodak que nous attendons toujours soit écrit en passant .  La nourriture est comestible mais pas trop, ce qui n’empêche pas les enfants de sourire tout le temps.

Education : elle est gratuite, comme en France. Mais on devrait y envoyer tous nos lycéens et étudiants cultivateurs de grève. Avec certains profs, tiens, ce serait une bonne idée. Juste pour étalonner. Evidemment, en Angola, on n’étudie pas la sociologie essentialiste genrée indigéniste et indigeste, c’est un peu décevant pour nos milliers d’étudiants qui ont choisi cette spécialité avec pour ambition de révolutionner le monde, confortablement installés dans leurs canapés ou à la terrasse du café de Flore relisant Bourdieu, Marx (Karl, par Groucho), Trotsky ou Pif Gadget pour les plus inculturés aveuglés d’idéologie black block et ils sont nombreux.

Santé : comme en France où même les transferts en Airbus A400M ou TGV d’un hôpital à un autre quand tu es sous aspirateur sont gratuits, tout est gratuit en Angola.  Mais pour ce prix-là, en Ango -ohlala, tu n’as rien ou presque. Il faut dire que les angolais ont toujours la patate. Douce il est vrai.  Trabalho é saúde (le travail c’est la santé) est la devise inscrite au fronton du ministère de la Santé. Cela fonctionne très bien. A condition qu’il y ait du travail ce qui n’est pas toujours le cas. On peut être très inquiets de l’arrivée du pangolin dans ce pays. Mais Thomas reste très confiant. Avec toutes les maladies qu’on choppe là-bas, quand le pangolin va commencer à leur chatouiller les globules noirs, zut, blancs, aux angolais, ils ne s’apercevront de rien. Et puis rappelons que 2% de la population seulement a plus de 65 ans, âge à partir duquel le pangolin virus est mortel.

Sourires : c’est sans doute l’une des richesses de ce pays. Les Angolais sourient tellement que de loin avec leurs dents blanches, on a l’impression qu’ils portent tous des masques (bon là, si je n'ai pas un procès par le Parti des Indigènes...). Le virus n’a qu’à bien se tenir ! Preuve s’il en était qu’on peut être heureux sans posséder grand-chose si ce n'est la vie. Chez nous, on est de plus en plus nombreux à porter un masque. Sans doute pour cacher nos sourires. Ou notre déception à la vue de ces rayons d'oeufs ou de PQ pillés. Mais plutôt que de longs discours, visionnons quelques kodaks en fin de texte.

Les contaminés du jour.
  • Eric Ciotti, élu Républicain qui a perdu tous ses cheveux et sans doute la tête aussi. Mr Ciotti accuse le gouvernement d'avoir laissé mourir les vieux. On dirait du Le Pen ou du Mélenchon dans le texte. Mr Ciotti est très embêté c'est vrai car  les pensionnaires des Epahd sont les seuls adhérents qui restent encartés à LR: sourds, muets, et aveugles pour la plupart, ils ne peuvent voir le désastre vers lequel nous mènent depuis 2017 les dirigeants de ce parti,  J'en viendrai presque à regretter Chirac, Sarkozy ou de Gaulle, avec une nette préférence pour l'un d'entre-eux, mais chut. Ah tiens au fait, qu'à fait Mr Ciotti, lui,  pour ses vieux à Mougins?
  • Eric Lioger, député LREM qui a fui sa circonscription en pleine tempête coronavirus pour aller se réfugier dans sa maison de campagne à 700 km de là. Après le fiasco des retraites, on a droit au fiasco de la débâcle. Retraite, débâcle: un petit air de 1940.

Les morts du jour
  • La droite, comme on vient de le voir au-dessus qui était en réanimation depuis le Pénélopegate.

La citation du jour.
  • Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible. Jomo Kenyatta. Mort en 1978, il n'a pas connu cette nouvelle époque où les africains ont récupéré les terres et conservé la Bible. Disons certains africains.

Masques anti-morosité.
Efficaces aussi contre le Covid 19 selon le
professeur Raoult.

Confinement angolais. Enfin pour le photographe
seulement!


Sur la route départementale 2

Autoroute angolaise

Ecole Démocratique de Luena à l'heure du repas quotidien

Construction d'un hôpital de campagne, comme à Mulhouse

Superman jeune. Doté du super-pouvoir
de super-sourire. Ultra puissant!

Fashion victims

Anciens sur le chantier du GCO de Vinci en
Alsace.
Bon je vous laisse. Je dois absolument trouver des oeufs. On a quiche demain.

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