jeudi 31 décembre 2009

Les chaînes des Pyrénées en décembre 2009



Alors bon. Noël au Bernou. Le premier Noël sans Mamie. On arrive à la messe in extremis. Solenn est Marie; Martin est Joseph. La messe basse, s‘cuse j‘suis enrubé. Mernou, pardon, Bernou, j’suis guéri. Apéro. Dodo. Vendredi 26. Cadeaux. 247 paquets au pied du sapin. Record battu. Déjeuner: foie gras, chapon truffé de farce et farci de truffes. Ballade en campagne pour les uns, sieste pour les autres. Les VP nous quittent entre chien et loup. Samedi, départ des Tardif pour la Mongie. Le chargement de la voiture est engagé à 10h30. Scientifiquement. À 12h30, tout est rentré, et notamment: 12 litres de lait, 10 kg de pommes de terre, 20 litres de boissons, café, chocolat, thon, re-chocolat, chips, 30 œufs et 30 bananes. 5 valises, 1 appareil à raclette, 1 paire de chaînes pour la voiture, 3 Ipod, 27 BD. Chez les VP, c’est pareil. Y’a même un piano, ce qui s’impose tout de même pour partir une semaine au ski. Dans un appartement. Avec des voisins au dessus. Et en dessous. Et à droite. Et à gauche. Alors bon. Y’en a qui prennent des appareils à raclette; y’en a qui préfèrent des pianos. C’est comme ça. On démarre. Vroum-Vroum direction la Mongie via Bordeaux. On enchaîne les kilomètres. Les enfants se déchaînent. La route est monotone: y’a pas de chaînes, pardon de chênes; que des sapins; Cassés. On approche des montagnes. Les VP nous précèdent de peu. Nombreux échanges de tél entre les 2 familles. Anne-So nous signale que les voitures sont arrêtées à l’approche de la station pour cause de neige. Faut mettre les chaînes. J’m’en fous, j’en ai. Sauf que les chaînes, pour les mettre la nuit, par -2°C, quand il neige, faut s’accrocher. En plus, ces trucs, faut leur faire faire le tour de la roue, alors même que les 4 roues reposent sur le sol. Plus con, y’a pas. Je sens que ça va dégénérer. 10 km avant la station, faut s’arrêter. Pour s’enchaîner. Alors là, c’est la déroute. D’abord, trouver le mode d’emploi. Pas de lampe poche, pas de Kway, pas de gants. Mais bon, on a le mode d’emploi. Par contre, ceuss qui sont devant et derrière, visiblement, ils l’ont pas. Gnarf Gnarf. Je déplie les chaînes dans la voiture, et manque de peu d’éborgner mon épouse. La tension monte d’un cran. Je prends le mode d’emploi. Des dessins pour seule explication. Il fait nuit. Le dessin, format timbre poste a été dessiné par Picasso ou Dali. Chié! Je sors en pull. On voit rien, ça caille, mais bon. On enroule le bidule sur le Michelin, on grip là, on prend le machin… Aïe! Chié! Je m’arrache un demi doigt. Le sang gicle sur la neige et sur mes lunettes. Je ne vois plus rien. Devant, derrière, c’est pareil: les mecs, avec leurs chaînes entre les mains, en train de caresser leurs pneus, j’te dis pas de quoi ils on l’air. Bref, ça chambre un max. Je rentre dans la caisse pour relire Picasso. Je ressors pour finir l’installation de premier pneu. Y’en a deux. J’attrape le ressort de rappel, tire comme un malade sur un truc en métal à -10°C, ça brûle, aîe! Et je réussis. Yes! Y faut juste qu’Isa avance un peu la voiture. « Isa! Avance!« . Je rappelle que la voiture est en pente. Donc, quand je dis « avance », ben Isa, elle commence par reculer. La tension de la chaîne, c’est pas gagné, mais la tension dans la caisse, par contre, j’te fais pas un dessin. « Mais avance, bon Dieu! » « C’est-ce qu’j’fais qu’elle ose me dire! » alors qu’elle vient de reculer, écrasant la pièce métallique indispensable à l’installation. Je bricole un truc, mais je vois bien que ma roue, elle ressemble à rien. Pour 8 km, ça ira. Deuxième roue. Re-Dali. Pareil. C’te fois-ci, anticipant, je crie « recule! ». Alors là, je pète un câble car c’est-ce qu’elle fait ma femme. Ecrasant ainsi la deuxième pièce métallique de ma deuxième chaîne. La tension est à son comble. On redémarre. On roule. On s’arrête. On roule. Ca fait « clac-clac-clac » sur la roue de gauche. C’est bizarre, avec mes chaînes, je fais pas le même bruit que ceux qui descendent. Re clac-clac-clac. Je rigole, car la route est jonchée de morceaux de chaînes de ceux qui nous précèdent et qu’ont pas du réussir à les monter correct’. Je jubile. On est quasi pliés en deux. Tiens c’est bizarre, la roue gauche elle fait plus clac-clac-clac. La chaîne a du s’ajuster. La classe je te dis. Ben non, pas la classe. Passe que la chaîne, à l’heure qu’il est, elle est encore sur la route. Bon, y me reste le roue droite. Impec. On monte jusqu’en haut et on retrouve Bertrand. Qui me dit: « t’as un bout de chaîne qui traîne par terre ». Oh l’humour de beauf!. Ben non, c’est pas de l’humour. Enroulé sur un des trucs qui relie la roue à la voiture. On le vire. Y’a des trucs qui sont arrachés sur la caisse… On verra plus tard… On arrive. Apéro. 2 giga paquets de chips engloutis (des paquets qui devaient faire la semaine…). Spaghettis carbo, mais pas nisés. On rentre dans nos apparts qui sont vraiment très biens. Dodo.
On dort tous très mal. La tension des chaînes sans doute. Petit déj.
Les VP ont les skis, mais pas les forfaits.
Les Tardif ont les forfaits, mais pas les skis.
Les espagnols, nombreux, n’ont ni les forfaits, ni les skis, mais ils sont sur les pistes avant nous. Y sont forts les ibères!
Bref, on est sur la neige à 11h00 pour les premiers.
Déjeuner, avec 1 kg de piémontaise vrac en 15 minutes chrono. 13 œufs durs. Vache qui rit, brie, danette, fruit. Re-ski. Cours particuliers pour les minuscules; Martin chasse la neige; dégoûtée, Solenn rentre au bercail. Comme ça monte, je me prends une putain de suée de chié; et réciproquement. Pas fait de ski, mais question calories, c’est itou. Alors bon, Anne So, Isa et les 6 pré-adolescents, tout près, se font quelques pistes. Retour au bercail; goûter version gargantua; luge pour les minuscules et apéro Maeva pour les grands. Steacks hachés patates, beurre, patate, beurre, beurre, rab’ de steack. Jeux pour les tout pré-adolescents. Dodo. Ah non, j’oublie. On déménage le piano de l’appart 46, vers l’appart 45. Je me reprends une putain de suée de chié. Chié! Heureusement, personne n’a l’idée saugrenue de déménager l’appareil à raclette. Ouf!
Lundi 28 décembre. La nuit pas terrible. Matelas genre béton. Tempête. Conduite des chiottes des 8 étages du dessus qui passent dans la cloison. Tu fermes un œil. Rafale de vent. Raté. Tu fermes l’autre: SBROUTCHHHHHHHH, chasse d’eau. Tu recommences à compter les moutons. Tu fermes un œil. Rafale de vent. Tu fermes malgré tout l’autre. Re-SBROUTCHHHHHHHH. Alors bon. Il est 8h30, réveil. Il pleut. Tu irais bien te recoucher, mais bon , vu le matelas, tu te lèves quand même. Café. Les enfants sont out à 9h00. Café. Noir. Comme la couleur des pistes, passe que le blanc, y’en a quasiment plus. Histoire de se renforcer le dos, Anne-So part skier avec Jean. Nous, on va prendre un Kfé sur une terrasse (il ne pleut plus). Retour. Salade thon-patates-mayo. Les enfants nous racontent l’accident auquel ils ont assisté; Grave. La nana, sur le tire-fesses. Qui s’arrête. Elle part en arrière, renverse 5 skieurs et se prend un pilier de plein fouet. Ca gicle de partout. La tête tombe et roule jusqu’en bas de la station, atterrit dans l’assiette d’une skieuse attablé en terrasse. Cris, hurlements. La station est évacuée. Les deux bras restent enroulés autour du pilier. Les jambes sont accrochées aux câbles. Un télésiège les heurte et déraille avant de s’écraser sur la piste. 6 morts. Nous, de la terrasse, on voit l’hélico qui arrive et tourne de longues minutes pour se poser. Ca rassure pas, et je décide ne pas skier c’t’aprem. Bouffe. Les enfants repartent. Puis reviennent. Film. Goûter. Cours particulier pour Solenn. Luge pour les pré-adolescents. Vient l’heure de préparer le dîner. Au menu: blanquette de veau et soupe maison. J’te fais pas un dessin, passe que bon, vu l’équipement en ustensiles de cuisine dans une loc’… D’abord, émincer les légumes avec un couteau genre affûtage du Bernou. Ensuite, tu mets à cuire. Les poireaux. Les poireaux, quand tu les cuits, ça parfume. Et là, pour parfumer, on a parfumé tout Maeva. Pour plusieurs jours. On devrait pouvoir couvrir l’odeur demain soir avec la raclette. Alors bon, ceci étant cuit, il faut passer les légumes pour obtenir la soupe. Une passoire, y’en a pas. A l’heure ou j’écris ces lignes, les légumes cuits refroidissent toujours dans le frigo. On dîne, et on dort. Enfin on essaye, passe vu l’ambiance du dessus, on frôle l’insomnie.
Mardi 29 décembre. Le dessus a dormi vers 1 heure du mat. Donc moi aussi. Les ibères y commencent à me chauffer les castagnettes! Petit déjeuner. Départ des minuscules à 9h00. Il pleut, la neige devient grise. Cela va très bien avec la couleur des nuages. Et des montagnes, qui sont de moins en moins blanches. On décide de rejoindre les gosses avec Anne-So. On s ‘équipe, prêts à avaler la pente. Le plaisir d’enfiler des mocassins rigides en plastiques de 3 kg est intact; et encore, là, y sont secs, mais demain… En plus, le système de fermeture genre tapette à souris, à chaque fois, ton doigt y fait le bout de fromage, alors bon. En plus, faire ça dans un local mal éclairé, que l’interrupteur c’est une minuterie qui s’arrête toujours trop tôt. J’suis sûr que ces des ibères qu’ont fait l’instal’. Mais c’est le ski, avec ses joies et ses peines. Mais tout ça, c’est rien à côté du fait que t’es la 387ème personne qui enfile ces escarpins et dont statistiquement 5% ont des panaris, 10% des mycoses, 25% les pieds qui sentent la raclette et j’en passe de meilleures. On s’équipe donc et….Ah, merde! Chié! Le Luc, il est barré avec les clés du local à ski. Il est 10h00. On appelle, merci SFR, et par chance, ça décroche. Alors bon, vous redescendez, on s’attend sur la terrasse et tout et tout. Il pleut. On attend. Ca nous laisse le temps de voir passer les traîneaux remplis de blessés qui agonisent, hurlant à la mort. Ambiance. Les monstres arrivent. On est trempés. Ma doudoune en plumes de canard véritables prend l’eau, mais comme j’ai jamais vu un canard couler sur un étang, je garde confiance. Il est 10h30, Yessssss! On est sur les pistes. La poudreuse, t’oublies. La soupe, par contre, y’en a pas que dans notre frigo. C’est tout juste si ça sent pas le poireau sur les pistes. 1 piste par ci, une piste par là; à chaque descente on se dit que c’est une part de raclette en plus: ça motive. 11h30, il faut aller préparer la pitance, car les prochains cours particuliers pour Solenn, Jean et Martin débutent à 13h00. Chips, cochonaille. Bertrand a géré l’intendance de main de maître: 47 tartines de pâté: 23 au pâté breton; 24 au pâté béarnais (y faut toujours marquer la supériorité du Béarn sur les Côtedarmoriciens). Une heure de préparation. Englouti en 15 minutes. Isa sort l’arme fatale pour convaincre la Soprano que les bretons savent fabriquer des choses comestibles: crêpes dentelles enrobées au chocolat; dépitée, Marion décide de ne plus schousser que des pistes noires. 12h45, Isa part avec Solenn pour le cours de 13h00. 12h57, Anne-So termine de mettre son pantalon et ses chaussettes à Martin pour le cours de 13h00. 12h58, Anne-So, Martin et Jean sont en bas de l’immeuble. 13h00: ça y est, y sont arrivés! Yesssssss! Ah non finalement, Bertrand remonte et va chercher les skis de Martin. 13h05, y z’y sont. Au complet. 13h07 un hurlement déchirant déchire, ben ouais, j’le dis commak exprés, la station de la Mongie. Jean, refusant l’idée d’être soumis à une quelconque autorité décide de ne pas aller au club PiouPiou ce jour. Le Jean est dans les bras du moniteur. Déchirant. Le mec veut pas le lâcher, tu parles, 40 euros! Mais bon, instinct maternel et tout et tout, on rentre. Je récupère Solenn à l’issue de ses 40 euros et l’emmène skier. Chasse neige OK et tire-fesses Ok, la journée n’est pas perdue. Glandouille, marche commando de 12 km vers la Mongie pour aller chercher le ravitaillement avec Bertrand. C’est bon pour la part de raclette en rab. Goûter gargantuesque avec rupture de céréales. Luge pour les zenfants. La raclette, la raclette! D’abord, apéro. La raclette, la raclette! Alors bon. Nous, on a eu fragrance aux poireaux depuis 2 jours; ben les VP, y z’auront fromage qui pue jusqu’à la fin de semaine. Ah oui, le piano n’a toujours pas servi. L’appareil à raclette, par contre, ce soir, va chauffer; un coup à faire disjoncter la station!
Mercredi 30 décembre. 1heure du mat. Blurp. Premiers relents de raclette. C’est dur. 1 heure trente: les ibères. Re-dur. 2 heures: rafale de vent. Chié!. 2 heures 15 minutes: la deuxième part de raclette entre en phase digestive. Super-bluter Chié! Vivement demain matin. Chié! J’en ai pris 4 des parts de raclette. Avec le fromage à 150% de matières grasses… Alors bon. On dort. Ben ouais, mais comme le dit le proverbe, qui dort dîne. Alors bon, re-raclette. 8h00: réveil. J’ai une de ces patates! Surtout sur l’estomac, passe-que celles de la raclette, j’les ai toujours pas digérées. Bref, je sors de mon lit dont le matelas est vraisemblablement taillé dans une des parois de la montagne; genre moelleux granitique. Je m’étire et tire le rideau de la chambre. Le rideau et mes articulations émettent le même grincement. Il pleut. La montagne est marron. Chié! Alors bon, puisque c’est çà, je reprends une part de raclette. Café. Il pleut, j’l’ai déjà dit, et en plus, il vente. On a l’impression d’être à la pointe du Raz un 11 novembre. Y manque plus que le Bagad de Lann Bihouée pour faire plus vrai. On a Marion, mais le piano électronique, ce nul, y fait même pas bombarde, et la nièce, question biniouzeries c’est pas ça. Les montagnes, on les devine. 9h30. Les remontées sont pas encore démarrées. Trop de vent. Pistes fermées. J’vous fait pas un dessin. 9 minuscules dans une pièce de 8 mètres carrés toute une journée. On commence par prendre un second petit déj’. On parle du déjeuner de dans 1 heure. L’année 2009 semble s’achever d’une manière pas terrible. Luge. Non, j’déconne, y’a pas assez de neige. 15 heures: les télésièges s’allument, on va schusser. Yes! Isa et Bertrand, décident de nous rejoindre au troquet du haut des pistes à pied. Nous, en skis, on arrive les premiers. Direction la cambuse pour le chocolat chaud. Le mec, c'est un typique avec accent et béret et tout et tout. Il est taillé comme Chabal, la graisse en moins. Isa et Bertrand sont montée en 30 ou 45 minutes. Le paysan au béret, incrédule quant à la performance des deux pièces rapportées, lui, y nous dit qu'il mettait 17 minutes, en courant et que son coeur, il bat à 46. Je reprends deux cigarettes. Dans la cambuse y'a des saucissons, des jambons et de la ventrêche qui pendent aux poutres. On redescend. Il ne peut plus. J'ai utilisé mon forfait 30 minutes et y remboursent pas. Il est 17 heures: goûter. Apéro. Dîner. Dodo.
Jeudi 31 décembre. Bonne nuit car pas de raclette. On se lève. il ne pleut pas. Il vente. Mais les remontées sont ouvertes. Ski. Aujourd'hui, c'est Holidays on Ice! La pluie a verglacé sur le peu de neige qui restait. Spectacle gratuit. On descend à Bagnère avec Bertrand pour vérification de la voiture de ma pomme. RAS, les fils arrachés ne servent à rien ou presque. Ca rassure pas vraiment, mais bon. Café en terrase, achat de légumes au marché et d'un gâteau sur la pâtisserie la plus rétro de France. Et de Navarre, s'cuse. Bertrand se décide pour le ski: on y go! Réveillon. On a eu: confit (canard pour les enfants, cochon pour les parents), pommes de terres rissolées, haricots verts, château Citran 2005, champagne et dessert 3 chocolats de LA pâtisserie de Bagnères de Bigorre. On n'a pas eu: cotillons, vomi du nouvel an et gueule de bois le lendemain. Je passe sur le feu d'artifice de la Mongie qui, sans avoir l'intensité de celui de Las-Vegas, nous a donné l'occasion de faire une petite sortie bien sympathique dans la neige.
Vendredi 1er Janvier 2010. L'année commence bien: les vacances sont déjà finies.... Evacuation des VP en fin de journée. Nous suivons de peu le samedi après une dernière matinée ski avec poudreuse et soleil. Je pars seul avec Solenn qui sait dorénavant prendre le tire-fesses seule et descendre dans un chasse neige dont la grande beauté formelle fait l'admiration de tous. Elle me confirme être d'accord pour revenir au ski l'année prochaine, et ça, c'est une bonne nouvelle. Elle confirme aussi ne plus vouloir prendre de cours, et ça, c'est une très mauvaise nouvelle.... Allez zou, à l'année prochaîne(s)!

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