15 avril 2020 - Covid-19. Outrenoir

15 avril 2020.

Putain. Encore 4 semaines de confit. 

Notre Président vient de nous annoncer un enfermement jusqu'au 11 mai. 

J'espère juste que c'est le 11 mai 2020. Et pas 2021.

Du coup, je suis dé-pi-té. Je broie du noir. 

Je contemple les oeuvres de Pierre Soulages. Le mec, il peint en tout en noir. Il s'habille en noir. C'est un des artistes favoris de mon fils Pierre, étudiants brillant et à au trait un peu noir lui aussi à l'Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. Wikipédions: 

L'expérience de l'Outrenoir
En janvier 1979, lors d'un travail sur un tableau, Soulages ajoute et retire du noir pendant des heures. Ne sachant plus quoi faire, il quitte l'atelier, désemparé. Lorsqu'il y revient deux heures plus tard : « Le noir avait tout envahi, à tel point que c'était comme s'il n'existait plus »16. Cette expérience marque un tournant dans son travail. La même année, il expose au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou ses premières peintures monopigmentaires, fondées sur la réflexion de la lumière sur les états de surface du noir, appelé plus tard « outre-noir ».

Pierre Soulages n'était pas confiné, lui. Il pouvait quitter son atelier pendant plus d'une heure. Et pourtant, il broyait du noir. Alors comprenez que pour moi, c'est pire. De l'outre-noir à l'outre-tombe, il n'y a pas plus épais q'une membrane de virus.

J'écoute en boucle les Bérurier Noir ou Noir Désir. C'est moche ou lugubre, c'est selon.

Les corbeaux volent au dessus de la maison en cette nuit sans lune.

J'ai perdu toute inspiration.

Aujourd'hui, ce sera donc page blanche. Bonne nuit. 

Demain, on attaque le rouge. Saint-Nicolas ou Côte de Brouilly. De quoi redonner la patate! Mais avec un confit, je ne sais pas si cela conviendra.

Page blanche, par Pierre Issen-Tardif. Ou Soulages